Football: Îles Féroé, surprises et petites équipes

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FootballÎles Féroé, surprises et petites équipes

Les insulaires se sont payé le scalp de la Turquie (2-1), dimanche soir, pour conclure un week-end plein de résultats étonnants sur les pelouses d’Europe.

Robin Carrel
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Robin Carrel

C’est un marronnier chez les commentateurs de football, avant chaque match face à des formations présumées inférieurs: «Attention! Le ballon est rond. Il n’y a plus de petites»… Ces derniers jours de la Ligue des nations ont confirmé cet état de fait, bien aidé par les calendriers démentiels des internationaux avant une Coupe du monde hivernale que personne n’avait expérimenté jusqu’ici et par un format de compétition qui permet aux sélections de même niveau de se rencontrer plus souvent.

Entre vendredi et dimanche, la Suisse s’est imposée en Espagne (1-2), la Hongrie a gagné en Allemagne (0-1), la France n’a guère existé au Danemark (2-0), le Luxembourg s’est joué de la Lituanie (1-0)… Autant de résultats étonnants, mais pas forcément illogiques, au vu des aléas des différentes sélections à travers le Vieux-Continent.

Mais c’est à Tórshavn que la surprise a été la plus grande. Les Féringiens s’y sont imposés 2-1 contre la Turquie et quelques chiffres permettent de mieux appréhender le séisme que la victoire de la 125e nation selon la hiérarchie de la FIFA contre la 42e constitue. Entre la sélection de l’archipel posé entre la Norvège et l’Islande et l’équipe «bronzée» à la Coupe du monde de 2002, il y a eu «match» au niveau statistiques et rien que ça, ce n’était pas tout à fait normal

Les Îles Féroé, normalement, qu’on soit bien clair, c’est une petite équipe. Même s'il y a un terrain de foot en synthétique dans chaque petit village de cette dépendance du Danemark, les chiffres ne mentent pas. Sur les 18 îles rocheuses et volcaniques sises au-dessus de l’Écosse, on compte seulement 48’865 habitants, contre plus de 84 millions en Turquie. La surface du pays est aussi dans une toute autre dimension: 1393 km2 contre 783’562 km2! En fait, c’est vite vu: il y a six fois plus de licenciés dans le football turc (286’413) que de Féringiens…

Alors oui, il pleuvait un peu et il y avait un vent à décorner pas mal de moutons, sur la capitale et son mignon Tórsvøllur. À cette époque de l’année, c’est le contraire qui aurait été étonnant. Mais de là à l’emporter de manière presque logique face à une sélection habituée à jouer les trouble-fêtes et un vrai grand pays de football, il y a un sacré pas, franchi allégrement grâce à des buts du latéral gauche Viljormur Davidsen (51e) et de l’attaquant Jóan Símun Edmundsson (59e).

Cette victoire, qu’une réalisation tardive de Serdar Gürler à la 89e n’a pas réussi à remettre en cause, est un nouveau pas en avant pour ce tout petit pays et sa «Landsliðið» («équipe nationale» en féringien). Elle a permis de marquer l’histoire du jeu de ballon dans le coin et pas seulement parce que la Turquie est tombée dans le piège. Il s’agit du quatrième match d’affilée sans défaite pour les Iles Féroé, ce qui n’était jamais arrivé dans l’histoire de cette sélection dont le premier match avait été joué en juin 1988.

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