Attaque à Annecy (F)L’ex-femme témoigne: «Lui? Mon Dieu, il était très gentil»
Jeudi, l’ancienne épouse du Syrien qui a attaqué au couteau six personnes a évoqué le parcours de cet homme, qui avait quitté la Suède pour s’installer en France.
Le suspect syrien de l’attaque au couteau visant des jeunes enfants à Annecy avait rejoint la France il y a huit mois, depuis la Suède où il vivait, car il n’arrivait pas à obtenir la nationalité suédoise, a déclaré à l’AFP son ex-femme. Selon BFMTV, sa demande d’asile en France a été rejetée par les autorités le 26 avril, car sa demande avait été acceptée en Suède. Il avait également obtenu l’asile en Italie et en Suisse.
La jeune femme, qui partageait sa vie avec lui jusqu’à l’an dernier dans le sud-ouest de la Suède, a affiché son incrédulité face à l’acte imputé à Abdalmasih H., 31 ans, dont elle a divorcé il y a quelques mois. «Je ne sais pas ce qu’il lui est arrivé, ce que vous me dites, c’est terrible. Mais je n’ai pas eu de contact avec lui, je ne sais pas où il vit, ni comment il va psychologiquement», a confié l’ex-épouse, sous couvert de l’anonymat.
«Je ne comprends pas»
L’attaque jeudi matin a fait six blessés, dont quatre enfants de 22 à 36 mois, dans un parc près du lac d’Annecy. «Lui? (…) Mon Dieu, il était très gentil, je ne comprends pas», a ajouté la jeune femme en apprenant la nouvelle. Selon elle, le départ du Syrien, qui s’est décrit comme de religion chrétienne auprès de la police française, est lié au fait qu’il n’a «pas réussi à obtenir la nationalité suédoise».
«Nous nous sommes rencontrés en Turquie, nous sommes tombés amoureux et nous sommes venus ici (en Suède). Après deux ans, nous nous sommes mariés, mais il n’a pas pu obtenir la nationalité suédoise, donc il a décidé de quitter le pays. Nous nous sommes séparés parce que je ne voulais pas quitter la Suède», a-t-elle confié au téléphone.
Ce départ a eu lieu «il y a huit mois», selon la jeune femme, qui a confirmé qu’il avait obtenu le statut de réfugié en Suède. Les autorités françaises ont indiqué avoir enregistré une demande d’asile de sa part, fin novembre 2022, mais sans donner suite, car il avait déjà demandé, puis obtenu, le statut de réfugié en Suède.
«Il habitait dans une église»
Lors d’un rare échange après le départ du suspect de l’attaque de Trollhättan, où il habitait, il lui a expliqué qu’il vivait «dans une église» en France. «Je n’ai plus beaucoup de nouvelles, il s’est montré très fuyant. Il m’a appelée il y a quatre mois, il habitait dans une église. Mais je n’en sais pas beaucoup plus, il est surtout en contact avec sa famille qui vit aux États-Unis», a expliqué la jeune femme, également originaire du Moyen-Orient.
De nombreux Syriens, dont une importante communauté chrétienne, se sont réfugiés en Suède en fuyant la guerre dans leur pays, à partir de 2011. Jugeant les arrivées trop importantes, le gouvernement suédois de l’époque avait durci les conditions de l’asile, peu après la crise migratoire de 2015.