Football – Au LS, les «premières» des coaches sont rarement positives

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FootballAu LS, les «premières» des coaches sont rarement positives

Depuis 2012, dix entraîneurs se sont succédé à la tête du club vaudois. Leur démarrage a souvent été poussif. Alain Casanova réussira-t-il à inverser la tendance, ce samedi face à Servette?

André Boschetti
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André Boschetti
Alain Casanova vivra sa première sur le banc du LS ce samedi soir à Genève.

Alain Casanova vivra sa première sur le banc du LS ce samedi soir à Genève.

AFP

Reprendre la destinée d’un Lausanne-Sport en danger de relégation et quelques jours seulement après la mémorable raclée concédée, devant son public, face à Saint-Gall (1-5) est un défi compliqué pour n’importe quel entraîneur. Plus encore, peut-être, pour Alain Casanova, un technicien certes expérimenté, mais qui s’apprête à découvrir la Super League.

Une tâche qui s’annonce d’autant plus ardue que les Vaudois devront se rendre à Genève, ce samedi (18h). Pour y affronter ce Servette FC contre lequel les gros ennuis avaient vraiment commencé pour Ilija Borenovic lorsque, le 28 novembre dernier, son équipe avait subi un lourd revers (0-3) à la Tuilière à l’occasion du deuxième des quatre derbys lémanique au programme, cette saison. Ce tableau, déjà sombre, vire carrément au noir quand on  se met à regarder l’issue des différents premiers matches des dix entraîneurs qui se sont succédé à la tête du LS depuis dix ans.

Entraîneur à succès sous la direction du duo Jean-François Collet-Alain Joseph, Martin Rueda avait choisi de quitter la Pontaise, en juin 2012, après être parvenu à d’abord ramener le club vaudois en Super League un an plus tôt, puis lui avoir permis de sauver sa place au sein de l’élite en concluant à un très honorable 8e rang ce premier exercice en SL du FC Lausanne-Sport.

Pour son premier match en tant que coach lausannois, le 12 juillet 2012, Laurent Roussey obtient un bon point (0-0) à Thoune. Un nul de bon augure puisqu’il contribuera au maintien du LS. Grâce aussi, notamment, à cette fameuse victoire 3-0 contre Servette, son dernier concurrent dans cette âpre lutte, lors de l’avant-dernière journée de championnat.

Que de désillusions

La suite s’avérera beaucoup moins heureuse pour le technicien français, limogé quelques mois plus tard par son président après douze journées déjà, au terme desquelles il n’avait récolté que quatre petits points. Engagé ad intérim, Alexandre Comisetti commence son court passage au LS par un revers (0-1) face au FC Lucerne à la Pontaise, le 26 octobre 2013. Après une nouvelle défaite à domicile devant St-Gall, il cède, comme prévu, sa place à Henri Atamaniuk. Le Français n’a pas davantage de succès pour sa «première» puisque le LS s’incline, avec les honneurs, au Stade de Suisse contre Young Boys (2-3) le 23 novembre. Une saison cauchemardesque qui se ponctue par un retour logique en Challenge League.

Pour repartir à la conquête de la Super League, Alain Joseph mise alors sur le néophyte Francesco Gabriele. Le technicien italo-suisse, qui était jusque-là entraîneur-assistant au FC Thoune, entame, le 19 juillet 2014, son pensum lausannois par un encourageant 1-1 à la Pontaise contre le FC Lugano, futur promu. Pas suffisant toutefois pour insuffler la dynamique positive espérée à un groupe qui peine à digérer sa relégation. Trois mois plus tard, Gabriele cède donc à son tour son poste, à Marco Simone.

Des victoires pour Simone et Celestini

Un choix qui apparaît judicieux dans un premier temps. Le 20 octobre, Lausanne remporte en effet avec une certaine autorité une victoire prometteuse sur la pelouse du FC Wohlen (3-1). Ces trois points ne sont toutefois qu’une brève éclaircie dans un ciel de plus en plus sombre. A tel point que le LS finit même, au printemps, par se retrouver en danger de relégation en Promotion League lorsque l’Italien est licencié. L’identité de son successeur, Fabio Celestini, étonne sur le moment. En décembre 2010, alors que le LS réussit un excellent championnat et une brillante campagne européenne - grâce notamment à l’apport de Celestini sur le terrain - le Renanais avait claqué subitement la porte du vestiaire de la Pontaise en raison de fortes dissensions avec la direction du club, dont faisait déjà partie Alain Joseph.

Pas rancunier, celui qui est entretemps devenu président et propriétaire du club, n’hésite donc pas longtemps avant de faire appel à son ancien joueur. Une idée qui s’avère tout de suite brillante puisque son équipe s’impose d’entrée contre le FC Wil (3-1), le 4 avril 2015. Après avoir sauvé le LS de la relégation, Fabio Celestini le ramène en Super League l’année suivante, avant d’assurer sans trop de problème son maintien la saison suivante.

Le crash du printemps 2018

L’idylle se gâte pourtant au printemps 2018. Durant l’hiver, Ineos, le nouveau et puissant propriétaire du club depuis novembre 2017, investit quelque trois millions de frs lors du mercato pour consolider et renforcer un groupe qui a conclu la première phase de la saison à une belle 5e place. Un effort financier important mais à rebours du bon sens qui participe à un naufrage sportif dont Fabio Celestini fait les frais. Pour le remplacer, Pablo Iglesias choisit une solution interne avec Ilija Borenovic.

Pour sa première «première», l’ancien coach du Team Vaud M21 concède, le 22 avril, une défaite logique à Berne face à YB (1-4). Sans encore les indispensables diplômes pour entraîner au plus haut niveau, Ilija Borenovic doit ensuite céder sa fonction à son adjoint, Alex Weaver. L’Anglais n’aura guère plus de réussite le 13 mai contre le FC Thoune à la Pontaise. Un rendez-vous qui tournera même au cauchemar, la rencontre étant finalement définitivement interrompue par l’arbitre en raison de bagarres entre les supporters des deux clans. La sanction sera un gros déficit d’image et une défaite par forfait pour un LS déjà condamné à la relégation et qui était mené 0-2 sur le terrain au moment de l’interruption.

Les débuts mitigés de Contini

Ambitieux comme rarement, le LS version Ineos repart à l’assaut de la Super League avec Giorgio Contini sur le banc. Le 20 juillet 2018, face à Kriens, néo-promu en Challenge League, le relégué ne fait toutefois pas mieux qu’un piètre 1-1 sur un terrain de la Pontaise gorgé d’eau.

On connaît la suite avec une promotion acquise deux ans plus tard avec toujours Giorgio Contini à la barre. Malgré un excellent premier exercice en Super League, le contrat du Zurichois n’est toutefois pas prolongé par Souleymane Cissé, qui lui préfère Ilija Borenovic. Comme lors de sa première aventure à la tête du LS, les débuts sont malheureusement ratés. Le 24 juillet dernier, face à Saint-Gall, les Vaudois, totalement à côté de leur sujet, s’inclinent presque sans combattre (1-2). Les prémices d’un exercice très compliqué pour un coach qui a donc été remercié cette semaine suite à une nouvelle débâcle contre les Brodeurs.

Espérons pour Alain Casanova et le LS que sa «première», samedi au stade de Genève, sera plus heureuse que celle de huit de ses dix derniers prédécesseurs. En guise d’encouragement, on peut toujours rappeler que le LS ne s’est jamais encore incliné à l’extérieur face à Servette depuis son retour en Super League. A son bilan, on compte en effet deux nuls (1-1) et une magnifique victoire (4-1) à la Praille. Voilà bien la seule série que les Vaudois aimeraient que leur équipe continue.

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