FootballCoup de gueule: Avec ce LS-là, on apprend vite à avoir honte
A force de patauger, le club de la Tuilière s’est mis tout seul dans la panade. Au moment où un scénario infernal s’est peut-être enclenché, ce qu’il montre fait peine à voir.
- par
- Nicolas Jacquier
A 180 minutes du dénouement de la saison 2023-2024, Lausanne-Sport n’est pas encore assuré d’évoluer toujours en Super League en juillet prochain. La faute à un nouveau couac enregistré à la Tuilière, contre un très inoffensif FC Lucerne cette fois-ci, contre lequel il a pourtant réussi à perdre, ce qui en soi représente une forme d’exploit (0-2).
Des sifflets devaient assez logiquement «saluer» cette nouvelle triste performance de haut vol. Tant le grand club de la capitale a trop habitué les spectateurs de la Tuilière à ressentir un sentiment de honte devant un spectacle que l’on qualifiera souvent de honteux pour demeurer dans la même veine.
A considérer ce que Lausanne, avec son mental si défaillant, présente ces derniers temps, et parfois même avant, on peut légitimement se poser la question de savoir où tous les millions de francs supposément dépensés par Ineos ont passé. Pas forcément sur le terrain, manifestement... De toute évidence, à la Tuilière, on maitrise mieux l’art de la mise en scène et des effets d’annonce marketing (qui ont tendance à se multiplier sur les réseaux sociaux) que celui de transpirer balle au pied.
Dès lors qu’il reste exposé au retour de Grasshopper, voilà donc ce LS embarqué dans une fin de championnat des plus crispantes. Comme si tout cela ne suffisait pas, il s’est même trouvé que l’un de ses leaders (Dussenne) a choisi de se faire expulser stupidement. Quand ça ne veut pas aller…
Un dernier mois maudit
Tout cela participe-t-il d’une volonté calculée de pimenter le tour de relégation d’un suspense que l’on pensait évacuer? De sa savante envie de prolonger la saison en y disputant des barrages? Dans l’art de jouer avec les nerfs de ses fans, le club vaudois peut d’ores et déjà s’autoproclamer champion! On peut y voir la conséquence d’un dernier mois maudit qui s’est traduit par un inquiétant surplace (4 matches/1 point), un mois marqué par une difficulté croissante à concrétiser les occasions vaudoises. Pour preuve, les protégés de Ludovic Magnin n’ont inscrit aucun but lors des 360 dernières minutes, excepté un penalty inutile contre Yverdon (défaite 3-1).
Le danger, c’est qu’à force de jouer avec le feu, Lausanne risque de s’y brûler pour de bon. Ce qui reviendrait à se faire hara-kiri, on est d’accord. Mais les joueurs eux-mêmes sont-ils vraiment conscients du danger les guettant? A entendre le discours de Kaly Sène mercredi soir, estimant que «non, on n’est pas inquiet», le doute est plus que permis - parce qu’inquiet de la situation, comment ne pas l’être? A Ludovic Magnin de pousser un coup de gueule salutaire afin de réveiller ses bidasses assoupies et placer celles-ci devant leurs responsabilités. Parce que ce qui manque surtout à ces Vaudois-là, ce sont des tronches et du caractère. Compte tenu à la fois de son potentiel et de ses moyens, il est anormal que le LS ne soit pas déjà tiré d’affaire.
Attention au SLO
Pour éviter de jouer toute leur saison lors de la dernière journée, avec la réception de Grasshopper le mardi 21 mai, les gens d’en haut seraient en tout cas bien inspirés de tuer le suspense ce samedi déjà, sachant pour autant qu’ils n’auront aucun cadeau à espérer venant de leur plus proche voisin. Le SLO est certes peut-être déjà relégué, mais c’est paradoxalement ce qui peut le rendre dangereux dans son jardin de la Pontaise. On peut aisément imaginer que ses joueurs se feraient un malin plaisir d’enfoncer un peu plus un LS gentiment en train de se saborder lui-même.
Au vu de la dynamique actuelle de leur favori, les fans déçus de la Tuilière en sont sans doute davantage réduits à compter aujourd’hui sur un coup de pouce bienvenu du FC Bâle, adversaire de GC dans 48 heures, que sur l‘objet de leur dévotion pour assurer le maintien du LS en Super League dès ce week-end. Au Letzigrund, Fabio Celestini se souviendra-t-il qu’il fut un temps assis sur le banc vaudois? Parce que oui, ce LS qui fait peur dépend désormais peut-être plus des autres que de lui-même.