Open d’AustralieAndy Murray s’offre Berrettini et un énorme frisson
L’Écossais n’avait plus battu un «Top 20» en Grand Chelem depuis 2017. Ses cinq sets énormes contre Berrettini lui ont fait remonter le temps.
- par
- Mathieu Aeschmann
Melbourne tient son premier gros match: la saison de tennis est donc définitivement lancée! Tous les suiveurs attentifs avaient coché ce premier tour entre Matteo Berrettini (ATP 14) et Andy Murray (ATP 66) sitôt le tableau publié. Ils n’ont pas regretté leurs quelques heures de sommeil en moins. Au bout de cinq sets dignes d’une deuxième semaine (4h49), c’est l’Ecossais qui a levé les bras au super tie-break, et après avoir sauvé une balle de match (6-3, 6-3, 4-6, 6-7, 7-6)!
Le revers qui tue
Combien de temps cet horrible petit revers va hanter les nuits de Matteo Berrettini? Au moment de l’armer, l’Italien avait tout fait juste pour reprendre les commandes d’une affaire mal engagée. Il avait digéré deux premiers sets compliqués, avait surmonté deux fautes horribles lors du tie-break du quatrième set (déjà en revers) pour arracher le set décisif. Et grâce à un service de mammouth – «J’adorerais claquer des aces sur demande», s’exclamait Bianca Andreescu sur Twitter - il s’était adjugé une balle de match à 5-4 30-40.
C’est là, au moment de tout prendre, la victoire et les honneurs, que le Romain s’empala dans un petit revers à mi-court. Planté au filet comme un faon dans les phares d’une voiture, Andy Murray n’y croyait déjà plus. Mais la balle de l’Italien s’en alla mourir dans le centre du filet! Miraculé, «Sir Andy» a certainement compris alors que cette soirée devait lui appartenir. Car il attaqua le super tie-break avec la lucidité de ses grandes années, pour le boucler sur un dernier cadeau du destin (via la bande du filet).
«Cette victoire je vais la payer ce soir et demain. Mais elle fait tellement de bien, avouait Andy Murray au micro de John Fitzgerald. J’ai beaucoup travaillé avec mon équipe (dont Ivan Lendl, présent à Melbourne) pour être en mesure de rejouer des matches de ce niveau, aussi éprouvants. Je suis vraiment très content et très fier de moi.» Il peut. Car cela faisait six ans que le triple vainqueur en Grand Chelem n’avait plus battu un «Top 20» en Majeur (Nishikori, Roland Garros 2017). Une époque où il marchait encore avec une hanche organique.