Aviation: Bloqué en Suisse depuis dix ans, un jet presque neuf part à la casse

Catalogué à environ 300 millions de dollars lors de sa mise en vente, un Boeing 747-8 a rejoint sa dernière demeure sans avoir presque jamais volé.

Selon le journal économique «Handelszeitung», l’appareil est resté cloué pendant près de dix ans sur le tarmac de l’aéroport de Bâle. C’est la famille royale saoudienne qui en avait fait l’acquisition il y a une dizaine d’années, sans l’avoir vraiment utilisé.

L’avion aurait été construit pour le prince héritier Sultan bin Abdulaziz. Mais ce dernier est décédé avant la livraison du jet en 2012, et l’appareil a donc été laissé à lui-même sur sol suisse.

Après 10 ans de sommeil, le luxueux jet a enfin pu décoller il y a quelques jours. Mais d’après la «Handelszeitung», sa destination ne laisse rien présager de bon, puisqu’il s’agirait d’un cimetière pour avions privés aux États-Unis.

Le Pinal Airpark, en Arizona, est en effet l’un des plus grands du genre. Des centaines d’avions hors d’usage y sont parqués dans le désert et le site est ouvert aux visites des touristes.

Avec pas plus de 42 heures de vol à son actif, le «Jumbo-Jet» aurait donc déjà effectué son dernier voyage. Son funeste décollage a été capturé à Bâle par l’objectif d’un «planespotter», qui en a diffusé les images le 16 avril dernier sur Youtube.

Selon le site spécialisé Aerotelegraph, un Boeing 747-8 d’occasion a aujourd’hui une valeur résiduelle estimée entre 42 et 45 millions de dollars. Mais il semble plus probable que le jet saoudien soit démonté et que certaines pièces détachées soient revendues.

Pour rappel, Boeing avait annoncé en 2020 cesser la production de son mythique 747 pour cette année. Le modèle, lancé en 1970, avait vu sa lente agonie s’accélérer avec la pandémie qui avait poussé plusieurs compagnies à s’en séparer. En 2017, l’avion, surnommé «Reine des Cieux», avait déjà quasiment cessé de voler aux États-Unis lorsque la compagnie Delta l’avait retiré de sa flotte de transport de passagers.