Eglise catholique – Le Parlement espagnol ouvre la voie à une enquête sur la pédocriminalité

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Église catholiqueLe Parlement espagnol ouvre la voie à une enquête sur la pédocriminalité

Après le scandale des agressions sexuelles sur mineurs au sein de l’Église catholique, les députés espagnols lancent la procédure en vue d’une enquête. Le clergé semble réticent.

L’Église catholique espagnole a reconnu 220 cas de pédocriminalité en son sein depuis 2001.

L’Église catholique espagnole a reconnu 220 cas de pédocriminalité en son sein depuis 2001.

Photo d’illustration AFP

En Espagne, la Chambre des députés a accepté, mardi, d’examiner une proposition d’enquête parlementaire inédite sur les violences sexuelles sur mineurs dans l’Église, alors que celle-ci rejette pour l’heure toute enquête d’ampleur sur ce thème.

L’organe exécutif de la Chambre basse a annoncé que cette proposition ferait l’objet d’un vote en séance plénière et devrait être approuvée par une majorité simple pour voir le jour. La date du vote n’a pas encore été fixée.

Cette demande d’enquête parlementaire a été formulée par le parti de gauche radicale Podemos, partenaire des socialistes au sein de la coalition gouvernementale, ainsi que par deux partis indépendantistes de gauche, les Catalans d’ERC et les Basques d’EH Bildu. Jusqu’à maintenant, les actes de pédocriminalité commis par des religieux catholiques n’ont fait l’objet d’aucune enquête officielle en Espagne, ni de la part de l’Église, ni de la part de l’État, à la différence d’autres pays comme les États-Unis, la France, l’Allemagne, l’Irlande ou l’Australie.

Socialistes plutôt favorables

Les socialistes, dont le vote sera décisif pour la création de cette commission d’enquête, se sont dits ouverts à une telle éventualité, mais ont indiqué qu’ils voulaient étudier au préalable toutes les options, notamment la possibilité de créer une commission indépendante d’experts, modèle choisi par l’Australie, la France et les Pays-Bas.

«Nous allons le faire, et nous allons le faire bien», a commenté, mardi, la porte-parole du gouvernement, Isabel Rodríguez, lors d’une conférence de presse, ajoutant que l’exécutif recherchait «la meilleure formule possible». La Conférence épiscopale espagnole a exclu de lancer «de manière proactive» une enquête générale sur la pédocriminalité en son sein.

Au moins 1246 victimes connues depuis 1930

Faute de données officielles, le quotidien «El País» a lancé sa propre enquête en 2018, en demandant aux Espagnols de dénoncer les cas dont ils avaient connaissance, recensant 1246 victimes depuis les années 1930. De son côté, l’Église a reconnu 220 cas depuis 2001.

Soupçon de maltraitance ou d’abus sur un enfant?

(AFP)

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