DiplomatiePékin fulmine contre Washington, Séoul et Tokyo
Le géant asiatique a vivement réagi à la déclaration commune publiée vendredi par les États-Unis, la Corée du Sud et le Japon. Celle-ci dénonce l’attitude de Pékin dans la région Asie Pacifique.
La Chine a dénoncé lundi la déclaration publiée par Washington, Séoul et Tokyo lors d’un récent sommet aux États-Unis, dans laquelle ils s’opposent au «comportement dangereux et agressif» de Pékin dans la région Asie Pacifique.
La Chine a exprimé «son vif mécontentement et sa ferme opposition et a déposé des représentations solennelles auprès des parties concernées», a déclaré le porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, Wang Wenbin, lors d’un point presse régulier. Le président américain Joe Biden a accueilli, la semaine dernière à Camp David, les dirigeants de la Corée du Sud et du Japon pour un sommet qu’il a qualifié d’«historique».
Dans une déclaration conjointe publiée vendredi, les États-Unis, le Japon et la Corée du Sud ont condamné le «comportement dangereux et agressif» et les «revendications maritimes illégales» de la Chine, sur fond de tensions en mer de Chine méridionale que Pékin revendique dans sa quasi-totalité, aux dépens d’autres puissances de la région.
«Sévère mise en garde»
Dans ce texte commun, baptisé «L’esprit de Camp David», les trois puissances se déclarent «fermement (opposées à) toute tentative unilatérale visant à modifier le statu quo dans les eaux de la région» Asie Pacifique, et réaffirment «l’importance de la paix et de la stabilité dans le détroit de Taïwan».
Pékin a déclaré lundi que «les dirigeants des États-Unis, du Japon et de la République de Corée ont dénigré et attaqué la Chine sur les questions maritimes et liées à Taïwan, se sont immiscés dans les affaires intérieures de la Chine et ont délibérément semé la discorde entre la Chine et ses voisins».
Samedi, l’armée chinoise a organisé des manœuvres aériennes et maritimes autour de Taïwan, qu’elle a qualifiées de «sévère mise en garde» après une escale aux États-Unis du vice-président de l’île démocratique autonome, William Lai, favori de l’élection présidentielle taïwanaise de l’année prochaine.
«La question de Taïwan est une affaire interne à la Chine»
«Si les pays concernés se soucient réellement de la paix et de la stabilité dans le détroit de Taïwan, ils devraient respecter le principe d’une seule Chine, cesser d’approuver et de soutenir les séparatistes prônant l’indépendance de Taïwan et leurs activités, et prendre des mesures concrètes pour sauvegarder la paix et la stabilité régionales», a déclaré lundi Wang. «La question de Taïwan est une affaire purement interne à la Chine», a-t-il ajouté.
Pékin considère Taïwan comme l’une de ses provinces, qu’elle n’a pas encore réussi à réunifier depuis la fin de la guerre civile chinoise en 1949.