Relations Suisse – EuropeParmelin: «Pourquoi des pays qui n’ont pas la libre circulation sont-ils mieux traités?»
Le président de la Confédération a réclamé jeudi un dialogue politique de haut niveau pour sortir de l’impasse avec l’Union européenne.
Guy Parmelin a réclamé jeudi un dialogue politique de haut niveau pour sortir de l’impasse avec l’Union européenne. «Maintenant, nous souhaitons avoir un dialogue politique – et j’insiste – politique de haut niveau», a déclaré M. Parmelin lors d’un point de presse avec l’Association de la presse étrangère (APES) à Berne.
«Si nous avons des problèmes quand nous négocions quelque chose, il faut le résoudre au niveau politique», a-t-il souligné, citant en exemple le négociateur nommé par l’UE pour ses discussions avec le Royaume-Uni.
C’est d’ailleurs le même homme en charge des relations avec le Royaume-Uni qui est pressenti pour dialoguer avec Berne: le Slovaque Maros Sefcovic, vice-président de la Commission européenne, a indiqué Guy Parmelin.
Mode bilatéral
Le président de la Confédération a prôné une poursuite des relations avec le premier partenaire économique du pays, «mais sur un mode bilatéral, c’est-à-dire fondé sur les nombreux accords qui encadrent ces relations et qui ont fait leur preuve». Il y en a plus de 120.
Rappelant les liens étroits entre la Suisse et l’Union européenne – 1,4 million de citoyens de l’UE habitent en Suisse et 400’000 frontaliers viennent y travailler chaque jour – Guy Parmelin a insisté: «Accord institutionnel ou pas, nous sommes déjà de fait un partenaire de l’UE, un partenaire fiable et engagé».
Prérequis
L’UE avait fait de la signature d’un accord institutionnel une condition préalable à la conclusion de tout nouvel accord bilatéral d’accès à son marché.
«Ce dialogue permettra d’initier une stratégie», selon le président, la Suisse restant ouverte à des discussions «dans certains secteurs» comme la technologie médicale, la recherche ou encore l’électricité.
«Contrairement à la Grande-Bretagne…»
«Pourquoi des pays qui n’ont pas la libre circulation des personnes sont-ils mieux traités que la Suisse?» s’est-il interrogé, soulignant que «contrairement à la Grande-Bretagne, nous avons la libre circulation (des citoyens de l’UE en Suisse, ndlr), nous ne voulons pas quitter l’Union européenne».
Il s’est aussi étonné notamment de ce que les places financières comme Singapour ou Hong Kong puissent bénéficier de l’équivalence de leur réglementation boursière, quand la Suisse n’en bénéficie pas.
Il a cité les investissements de 23 milliards de francs suisses (21,5 milliards d’euros) en faveur de la liaison ferroviaire transalpine, qui profite à l’ensemble de l’Europe du Nord, en guise d’exemple des efforts de la Suisse en faveur de l’espace européen. Tout comme le déblocage fin septembre par le parlement de plus d’un milliard d’euros en faveur des membres de l’UE.
Ni croire, ni suivre
Malgré l’échec des discussions sur l’accord-cadre, «cela ne signifie pas pour autant que notre coopération avec l’Europe s’arrête et encore moins qu’elle s’envenime. Il ne faut pas croire ceux qui craignent que la Suisse devienne un îlot perdu, ni suivre ceux qui souhaiteraient qu’elle le devienne», a-t-il insisté.