EPFL à Sion: une start-up va doper le recyclage du PET

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EPFL/VALAISDéjà championne, la Suisse en voie de doper encore le recyclage du PET

Une chercheuse a développé une technologie qui permet de réutiliser une partie du PET qui est d’habitude incinérée. L’organisation en charge du recyclage salue.

Yannick Weber
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Yannick Weber
La science fait sa part pour contribuer à faire de la Suisse la championne du recyclage.

La science fait sa part pour contribuer à faire de la Suisse la championne du recyclage.

20min/Michael Scherrer

Il y a des fois où le PET ne peut pas être récolté ou trié et où on doit le brûler. Mais c’est peut-être bientôt fini. La start-up DePoly, à l’EPFL à Sion, a développé une technologie qui permet «de traiter à température ambiante ce matériau même lorsqu’il est étroitement lié avec d’autres fibres ou souillé», lit-on dans un communiqué de l’EPFL mercredi. C’est-à-dire qu’on pourra prendre en charge le PET qui est jusqu’ici brûlé.

L’association PET-Recycling Suisse, qui gère le recyclage dans tout le pays, salue et soutient la démarche. «Nous considérons comme une chance la possibilité de recycler des produits qui devaient jusqu'à présent être incinérés», dit sa porte-parole Stefanie Brauchli. Le PET ne se trouve pas que dans les 45’000 tonnes de bouteilles produites en Suisse chaque année. Il y en a notamment beaucoup dans les textiles. Et c’est là que l’invention a du sens.

Bientôt 500 tonnes par an

«Comme le processus ne nécessite pas de chauffage, il permet de garder intacts d’autres composés, comme le coton, qui serait mélangé avec du PET dans des habits par exemple», dit Samantha Anderson, la Canadienne à l’origine de la découverte. Une levée de fonds vient d’être faite: 12,3 millions de francs ont été récoltés et ce sont bientôt 500 tonnes par an de PET qui pourront être recyclées dans une usine en Valais.

La Suisse sera encore plus à la pointe en matière de recyclage qu’elle ne l’est déjà. Aujourd’hui, environ 80% des bouteilles en PET sont recyclées (moins de 50% à l’échelle mondiale). «Les bouteilles restantes qui ne sont pas collectées séparément sont jetées soit dans les ordures ménagères, soit dans les poubelles publiques, soit dans des collectes mixtes de matières plastiques et ne peuvent malheureusement pas être recyclées», rappelle Stefanie Brauchli. Sur ce point, les scientifiques n’y peuvent rien: c’est aux Suisses de se discipliner et de ramener le PET dans l’un des 67’000 points de collecte dans le pays. 

La technologie expliquée

La méthode passe par des produits chimiques «dont la recette est évidemment gardée secrète», dit l’EPFL. On les ajoute à un mélange broyé de différents plastiques. C’est alors que le PET et rien que le PET ressort sous forme de poudre et de liquide. «Tous les autres types de plastique restent intacts et peuvent être évacués vers d’autres filières», lit-on. Samantha Anderson précise que les produits chimiques ne sont pas des polluants. «Les molécules utilisées sont en vente dans le commerce, de plus elles ne sont pas à usage unique», assure-t-elle.

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