Le CapAlors qu’il était maîtrisé, l’incendie au Parlement a repris de plus belle
Les pompiers sud-africains luttaient à nouveau lundi après-midi contre de longues flammes s’échappant de l’imposante bâtisse.
C’est un des pires scénarios possibles: après avoir maîtrisé le violent incendie qui s’est déclaré dimanche, ravageant le Parlement sud-africain au Cap, les pompiers luttent à nouveau pied à pied avec les flammes qui ont repris de plus belle lundi après-midi.
Un épais nuage de fumée s’échappe à nouveau des toits de l’imposante bâtisse victorienne et de longues flammes sortent des rangées de fenêtres de la façade, ont constaté des journalistes sur place.
Pourtant quelques heures plus tôt, les secours avaient déclaré être venus à bout de la catastrophe. Les équipes de nuit avaient passé la main, quittant les lieux au volant des camions sous les bravos des passants et de journalistes postés à la grille, dans un soulagement général. Mais ils avaient mis en garde: à l’intérieur de cet enfer, la température restait incroyablement élevée par endroits, au-delà de 100 degrés Celsius.
Feu dompté durant la nuit
«Le feu a repris dans le toit du bâtiment abritant l’Assemblée nationale», a déclaré le porte-parole des pompiers de la ville, Jermaine Carelse. La veille, la salle boisée aux fauteuils en cuir où siègent les députés avait été totalement dévastée. Dans cette partie la plus récente du vaste édifice composé de trois bâtiments datant de différentes époques, les pompiers avaient réussi à dompter les flammes dans le courant de la nuit, laissant alors apparaître une carcasse noire et trempée, tristes restes de la Chambre.
«Le vent s’est renforcé et a enflammé la boiserie du toit dont certaines parties ne sont pas accessibles avec les lances à eau», ont expliqué les secours. Comme la veille, certains soldats du feu tentaient du haut d’une grue de calmer les flammes. Une soixantaine de pompiers sont à l’œuvre.
Un homme de 49 ans a été arrêté dimanche dans l’enceinte du Parlement et inculpé pour «vol avec effraction et incendie criminel». Il sera présenté mardi à la justice.
Trou béant dans le toit
Le feu a démarré dimanche vers 5 h (4 h en Suisse), dans l’aile la plus ancienne de l’édifice, achevée en 1884, aux anciennes salles recouvertes de bois précieux et ornées de riches tissus. Cette partie historique abrite une librairie et un musée. Là, le toit a été entièrement détruit laissant un trou béant mais l’inestimable collection de livres et œuvres d’art semble avoir été épargnée.
Le dernier bâtiment abritant la chambre haute du Parlement, nommée le Conseil national des Provinces, est encore inaccessible mais les secours pensent que les dommages seront essentiellement liés aux tonnes d’eau qui ont été déversées et aux fumées. Là aussi, des artefacts inestimables sont conservés.
Selon les enquêteurs, l’incendie s’est déclaré dans deux foyers distincts et le système d’extinction automatique n’a pas fonctionné correctement car l’eau était coupée. Les caméras de surveillance ont montré que le suspect arrêté était présent aux alentours de 2 h du matin. «Mais la sécurité ne l’a vu qu’aux alentours de 6 h, lorsqu’ils ont regardé les écrans alertés par la fumée», a précisé la ministre des Travaux publics, Patricia De Lille.