Mexique – Des autorités accusées d’empêcher l’enquête sur les 43 disparus

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MexiqueDes autorités accusées d’empêcher l’enquête sur les 43 disparus

Selon la version officielle, les 43 étudiants disparus en 2014 ont été arrêtés et livrés par des policiers à un cartel, qui s’est chargé de les tuer.

Une banderole «Sept années sans justice», lors d’une manifestation à Mexico en l’honneur des 43 étudiants disparus, le 26 septembre 2021.

Une banderole «Sept années sans justice», lors d’une manifestation à Mexico en l’honneur des 43 étudiants disparus, le 26 septembre 2021.

AFP

Des autorités au Mexique ont été accusées lundi par un groupe international d’experts indépendants d’empêcher l’enquête sur la disparition de 43 étudiants en 2014, une affaire qui avait attiré l’attention des médias internationaux dans un pays qui compte près de 100’000 disparus.

Des institutions mexicaines font «semblant» de faciliter l’enquête, d’après Ángela Buitrago, du Groupe interdisciplinaire des experts indépendants (GIEI), sans nommer les institutions en question. Le GIEI a présenté lundi son troisième rapport sur la disparition des 43 étudiants d’Ayotzinapa en septembre 2014 dans l’État du Guerrero (ouest) connu pour sa station balnéaire Acapulco et les violences attribuées au narco-trafic. Seuls trois corps ont été identifiés jusqu’à présent.

Selon la «vérité historique» de l’ancien président Enrique Peña Nieto (2012-2018), les jeunes ont été arrêtés et livrés par des policiers à des narcotrafiquants du cartel Guerreros unidos. Les étudiants auraient été confondus avec les membres d’une bande rivale. Après avoir été tués par balles, leurs restes ont été incinérés et jetés dans une décharge, d’après cette version contestée depuis le départ par les familles, les experts du GIEI et l’ONU.

100’000 disparus

«Il y a encore des institutions qui ne livrent pas» tous les documents nécessaires pour l’enquête, a déclaré Ángela Buitrago, du GIEI créé en novembre 2014 à la suite d’un accord avec l’État mexicain pour éclaircir les faits. Une autre membre du GIEI, Claudia Paz, a indiqué que les enquêteurs n’ont pas eu accès à des rapports des services secrets que le groupe réclamait.

La nuit de la disparition, les autorités locales et fédérales savaient «ce qui se passait au moment de l’arrestation puis de la disparition des étudiants», a-t-elle ajouté, remarquant que ces informations n’ont pas été partagées. Le jour des faits, des dizaines d’étudiants se dirigeaient vers la ville d’Iguala où ils voulaient manifester.

Au total le Mexique compte quelque 100’000 disparus, la plupart depuis que l’ancien président Felipe Calderon a déclaré une guerre totale aux narcotrafiquants en 2006. Le comité contre les disparitions forcées des Nations Unies doit rendre un rapport sur ce sujet en avril, après une mission au Mexique en novembre.

(AFP)

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