AviationFin de la grève chez SAS après un accord avec les pilotes
Près d’un millier de pilotes avaient entamé une grève le 4 juillet afin de protester contre des réductions de salaire visant à assurer la survie de l’entreprise.
La compagnie aérienne scandinave SAS et les syndicats représentant leurs pilotes ont annoncé mardi être parvenus à un accord, mettant fin à une grève de deux semaines qui a coûté à l’entreprise en difficulté entre 9 et 12 millions de dollars par jour (entre 8,8 et 11,7 millions de francs).
«Après 15 jours de grève, SAS et les syndicats de pilotes SAS Scandinavia sont parvenus à un accord. Les parties se sont mises d’accord sur de nouvelles conventions collectives de 5,5 ans et les vols opérés par SAS Scandinavia reprendront selon leur programme de trafic régulier dès que possible», a déclaré SAS dans un communiqué, à l’issue de négociations qui ont duré toute la journée de lundi pour s’achever mardi matin.
«Les pilotes de SAS ont pris la responsabilité de signer un nouvel accord avec SAS et la grève va cesser», a déclaré l’Association suédoise des pilotes de ligne (SPF) dans un communiqué distinct. Dans un communiqué, le directeur général Anko van der Werff, a déclaré: «Je suis heureux d’annoncer que nous sommes maintenant parvenus à un accord avec les quatre syndicats de pilotes pour SAS Scandinavia et que la grève est terminée».
450 pilotes réembauchés
«Enfin, nous pouvons reprendre nos activités normales et transporter nos clients pendant leurs vacances d’été tant attendues. Je regrette profondément qu’un si grand nombre de nos passagers aient été touchés par cette grève», a-t-il ajouté.
Près d’un millier de pilotes avaient entamé leur grève le 4 juillet afin de protester contre les réductions de salaire exigées par la direction dans le cadre d’un plan de restructuration visant à assurer la survie de l’entreprise, et contre la décision de la société de ne pas réembaucher les pilotes licenciés pendant la pandémie de Covid-19. Selon le SPF, 450 pilotes seront réembauchés dans le cadre du nouvel accord.
Au lendemain du premier jour de grève, SAS a annoncé qu’elle se plaçait sous la protection du Chapitre 11 de la loi sur les faillites aux États-Unis. La semaine dernière, le PDG de la compagnie, Anko van der Werff, a prévenu que la grève prolongée menaçait «le succès du processus du Chapitre 11 et, in fine, la survie de l’entreprise».
2500 vols annulés
Alors que le débrayage en était à son dixième jour, SAS a déclaré qu’il avait déjà coûté entre un et 1,3 milliard de couronnes suédoises (92 à 120 millions de francs), avec l’annulation de plus de 2500 vols. La grève a aussi eu un «impact sévère sur les possibilités de réussite» de SAS Forward, le plan d’économies et de restructuration lancé par la compagnie en février, avait aussi alerté Anko van der Werff.
«Nous poursuivons maintenant l’important travail de faire progresser notre plan de transformation SAS Forward et de construire un SAS solide et compétitif pour les générations à venir», a ajouté mardi Anko van der Werff. L’été s’annonce globalement difficile pour les compagnies aériennes et les aéroports européens, confrontés à une pénurie de personnel qui affecte le trafic aérien.
Après de nombreuses suppressions d’emplois liées au Covid-19, les compagnies aériennes et les aéroports peinent à recruter de nouveaux personnels dans de nombreux pays. SAS, qui emploie près de 7000 personnes, principalement dans les trois pays scandinaves (Suède, Norvège, Danemark), cherche aussi à boucler un plan d’augmentation du capital d’environ 1 milliard d’euros, pour avoir de l’argent frais.