VTTLes Suisses chez eux et avec le public dans la poche
Nino Schurter, Jolanda Neff, Alessandra Keller, Camille Balanche et compagnie joueront à domicile, de vendredi à dimanche, lors de l’étape de Coupe du monde de VTT, à Lenzerheide.
- par
- Robin Carrel Lenzerheide
«Je connais un peu l’endroit… J’ai grandi à 20 minutes du tracé grison. Je suis excité de ce week-end qui commence. C’est toujours fun de courir ici. Je me rappelle encore des Mondiaux que Lenzerheide avait organisés il y a cinq ans, c’était juste complètement fou. Ce week-end encore, ce sera fun. C’est tellement cool pour nous de voir que l’attrait du VTT grandit encore année après année en Suisse!»
Le local de l’étape Nino Schurter sera débarrassé de ses grands rivaux Tom Pidcock (forfait) et Mathias Flückiger (chute à l’entraînement) ce week-end, et visera le record absolu du nombre de succès en Coupe du monde. Il partage actuellement cette marque de référence de 33 victoires avec Julien Absalon et, à 37 ans, la détenir seul est un des objectifs de la fin de carrière de l’homme qui a réussi le doublé championnat du monde-Coupe du monde à six reprises (2012, 2013, 2015, 2017, 2018 et 2019) lors de son incroyable parcours.
«C’est toujours une vraie fête ici. L’ambiance a toujours été incroyable, a apprécié la Nidwaldienne Alessandra Keller, tout fraîchement encore une fois championne de Suisse. Si tu participes aux courses en tant qu’Helvète ici, les gens autour de la piste ne soutiennent que toi! Ils crient, mais seulement pour leurs compatriotes. Pas pour les Français, les Belges ou comme ça. Il n’y a que les Suisses qui comptent pour eux. C’est très différent de quand on court en République tchèque et ou Italie.»
Le parcours a été quelque peu modifié et devrait faire la part belle à un homme forcément fort. «La montée principale a été encore allongée, a expliqué le Grison. Ça va changer un peu notre manière de courir. Il faudra avoir de la fluidité dans un long passage avec des racines au sol. C’est là qu’on peut aussi faire des différences. Parce que c’est dur de récupérer sur ce tracé. Je pense que le plus long passage où on peut se refaire la cerise dure simplement une dizaine de secondes.»
Schurter a tout mis en œuvre pour être au top, tout près de chez lui. Le champion olympique de Rio compte ses coups de pédales, lui qui a notamment refusé l’obstacle des championnats de Suisse de Crans-Montana, la semaine dernière, et qui ne participera pas aux Européens en Pologne, dans un peu plus de deux semaines. «Il y a un gros bloc de course plus tard et je veux y arriver au top», a-t-il expliqué.
Sa compatriote Sina Frei n’était pas en Valais non plus, avec de la Coupe du monde en Suisse dans les idées. «J’ai fait des entraînements très poussés ces derniers. Je voulais bien m’entraîner et rester un peu à la maison, a-t-elle expliqué. Les changements réalisés sur le tracé me plaisent bien et, ici, le bruit de la foule me donne toujours un petit surplus de puissance. Je me réjouis de ce week-end qui s’annonce intense.»
Une intensité encore renforcée par la présence, pour la première fois en même temps que les vététistes, des descendeurs du circuit Coupe du monde. Camille Balanche et ses concurrents disputeront enfin leur première épreuve de l’exercice 2023 et la Neuchâteloise a le trophée du classement général à défendre cette année. «Ça faisait des lustres qu’on attendait que ça reprenne, a souri la descendeuse de 33 ans. Je me sens prête depuis longtemps.» Elle devra toutefois s’adapter à un nouveau format: une demi-finale à chaque étape, avec les 60 meilleurs et les quinze meilleures femmes des qualifications.