Portugal: Les socialistes en ordre de bataille derrière leur nouveau leader

Après la victoire de Pedro Nuno Santos au poste de secrétaire général du Parti socialiste portugais, le parti commence, ce dimanche, à se mettre en ordre de bataille derrière son nouveau leader dans l’objectif des prochaines législatives du 10 mars. «Ma responsabilité est de présenter un projet ambitieux et réformiste», a déclaré Pedro Nuno Santos, qui a remporté 62% des voix des militants du PS, après l’annonce de sa victoire samedi soir.

«Mais il reste encore beaucoup à faire», notamment en matière de logement, d’emploi des jeunes ou de santé, a-t-il reconnu dans son discours, appelant à l'«unité» du parti avant les prochaines élections législatives.

Le nouveau leader socialiste devait s’entretenir, en fin de matinée, avec Antonio Costa, qui a démissionné il y a un mois des postes de Premier ministre et de secrétaire général du PS, après avoir vu son nom impliqué dans une affaire de trafic d’influence. «Nous comptons sur lui», a lancé celui qui est devenu le neuvième secrétaire général du Parti depuis sa fondation, en 1973.

Pedro Nuno Santos est issu de l’aile gauche du parti. Secrétaire d’État aux Affaires parlementaires, ministre aux Infrastructures et du Logement, il a exercé plusieurs responsabilités dans les gouvernements. Cet homme politique de 46 ans, aux cheveux et à la barbe poivre et sel, était cité depuis plusieurs mois comme l’un des prétendants à la succession d’Antonio Costa.

En 2015, il avait joué un rôle important auprès des partis de la gauche radicale, qui ont permis aux socialistes d’arriver au pouvoir. Cet accord «était solide» et «a bien fonctionné», a souligné, samedi, Pedro Nuno Santos, qui n’a pas fermé la porte à de nouvelles discussions avec la gauche après le scrutin du 10 mars.

La carrière de cet homme politique, originaire du nord du Portugal et qui a débuté sa carrière aux jeunesses socialistes, est marquée par plusieurs polémiques. Il y a un an, il a été contraint de démissionner de son poste de ministre des Transports, en raison du scandale provoqué par le versement d’une indemnité de départ de 500’000 euros à une administratrice de TAP Air Portugal, alors que la compagnie aérienne publique faisait l’objet d’un plan de restructuration.

«Nous apprenons» avec ces affaires, s’est-il justifié samedi soir, alors qu’il était interrogé une nouvelle fois sur cette polémique, préférant rappeler que l’intervention dans TAP, pendant la crise sanitaire du Covid-19, avait permis de sauver la compagnie.

Son adversaire dans ce scrutin interne du PS, l’actuel ministre de l’Intérieur José Luis Carneiro, s’est dit disponible pour coopérer avec la nouvelle direction. «À partir d’aujourd’hui, nous sommes tous socialistes», a-t-il affirmé, lui qui est issu du courant centriste du parti, qui a obtenu près de 36% des voix.

Le Portugal a plongé dans la crise politique le 7 novembre, après une série d’arrestations et de perquisitions ayant débouché sur la mise en examen du chef de cabinet d’Antonio Costa et de son ministre des Infrastructures Joao Galamba, pour une affaire de trafic d’influence.