Royaume-UniLe gouvernement britannique relève le salaire minimum horaire de 65 ct.
À compter d’avril 2024, le salaire horaire passera de 11 fr. 65 à 12 fr. 30 minimum, a annoncé lundi le ministre des Finances. La baisse d’impôts promise ne sera en revanche pas au rendez-vous.
Le salaire minimum augmentera l’an prochain au Royaume-Uni, mais il n’y aura pas de baisses d’impôts dans l’immédiat: face à l’inflation qui reste élevée outre-Manche, le ministre britannique des Finances, Jeremy Hunt, s’exprime lundi au congrès annuel des Conservateurs, dans un cadre budgétaire contraint. À la traîne dans les sondages, alors que les prochaines élections législatives sont attendues d’ici janvier 2025, les conservateurs multiplient les annonces à l’occasion du congrès annuel du parti qui a débuté dimanche, à Manchester.
«Le travail doit payer et nous nous assurons que ce soit le cas», selon des extraits du discours que le ministre doit prononcer lundi, et qui ont été communiqués en amont par le parti. «C’est la façon dont le parti Conservateur améliore la vie des travailleurs», a-t-il ajouté. Actuellement le salaire minimum horaire est fixé à 10.42 livres (11 fr. 65). Il sera relevé à compter d’avril 2024 pour atteindre au moins onze livres sterling de l’heure (12 fr. 30).
«Cela mettrait plus d’argent dans les poches des gens»
Mais face à une inflation, certes en baisse mais qui reste la plus élevée du G7, à 6,7% sur un an en août, Jeremy Hunt résiste à la pression venue de ses propres rangs, dont l’ancienne Première ministre Liz Truss, pour baisser les impôts. «Ce gouvernement conservateur est déterminé à nous mettre sur la voie d’une baisse des impôts, dès que possible», mais «si nous faisions de fortes réductions de taxes maintenant, cela mettrait plus d’argent dans les poches des gens» et alimenterait l’inflation, a-t-il fait valoir lundi matin sur Sky News. Selon Jeremy Hunt, la réduction de l’inflation sera plus efficace pour au final augmenter le pouvoir d’achat des Britanniques.
Tenant de l’orthodoxie budgétaire, Jeremy Hunt est entré au gouvernement pour rassurer les marchés il y a près d’un an, après qu’un projet de budget aux dépenses massives et non financées présenté par le gouvernement de Liz Truss avait semé la panique et fait s’envoler les taux d’emprunt de l’État britannique.
Taux d’emprunts de l’État en hausse
Mais ces taux d’emprunts, s’ils étaient retombés, ont depuis repris leur progression, moins brusque mais régulière, conséquence des tours de vis de la Banque d’Angleterre pour calmer l’inflation. Si la Banque centrale a décidé de maintenir son taux directeur inchangé, fin septembre, sa politique monétaire plus stricte se répercute largement sur l’économie britannique et notamment sur les taux d’emprunt immobiliers, ce qui contribue à mettre le budget des consommateurs sous pression.