Royaume-Uni: les écoles veulent baisser le chauffage cet hiver

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Royaume-UniLes écoles veulent baisser le chauffage cet hiver pour faire des économies

Face à des factures d’énergie en hausse, les écoles britanniques adoptent des solutions radicales. Ces prochains mois, leurs élèves pourraient être obligés de s’habiller plus chaudement en classe.

Les directeurs d’école britanniques blâment le gouvernement – ici, le Premier ministre Boris Johnson, dont le successeur sera connu le 5 septembre – pour son financement insuffisant de l’éducation.

Les directeurs d’école britanniques blâment le gouvernement – ici, le Premier ministre Boris Johnson, dont le successeur sera connu le 5 septembre – pour son financement insuffisant de l’éducation.

AFP

Des élèves britanniques en gants et manteaux l’hiver prochain dans les classes? Face à des factures d’énergie qui explosent, la situation devient inextricable pour les écoles publiques du Royaume-Uni, acculées à des solutions radicales: augmenter la taille des classes, éteindre les lumières et baisser le chauffage. Certaines évoquent même l’éventualité de faire passer la semaine scolaire de cinq à quatre jours.

Une hausse «colossale»: Rachael Warwick, qui dirige un groupe de trois écoles dans le sud de l’Angleterre, ne trouve pas d’autre mot. En temps normal, son budget pour le gaz et l’électricité atteint 250’000 livres (282’000 francs) par an. Mais la hausse galopante des prix de l’énergie depuis un an a fait passer la facture à 1,1 million de livres. «Nous sommes à la recherche de 900’000 livres supplémentaires, non budgétées, c’est une énorme pression», s’inquiète la directrice.

Pas de plafond tarifaire pour les établissements publics

Alors que les ménages sont protégés par un plafond tarifaire imposé par les pouvoirs publics, rien n’existe pour les entreprises et les établissements publics. Après deux rentrées scolaires plombées par la pandémie de Covid-19, les chefs d’établissements doivent désormais gérer cette nouvelle crise, avec des budgets fixés avant la guerre en Ukraine et la flambée des prix de l’énergie.

«De ce que j’entends d’autres écoles, les prix vont au moins doubler ou tripler», s’inquiète Paul Gosling, directeur d’une école primaire à Exmouth (sud de l’Angleterre) et président du syndicat des directeurs d’établissements NAHT. D’autant que les écoles doivent aussi financer, sans aide supplémentaire de l’État, la hausse de 5% des salaires de leurs employés, annoncée cet été par le gouvernement.

Une semaine à 4 jours?

«Les livres coûtent plus cher, la nourriture coûte plus cher, tout est plus cher», insiste Steve Chalke, fondateur du groupe d’écoles Oasis, qui compte 52 établissements. Conséquence: partout, les directeurs d’école cherchent des moyens de faire des économies. «Ce sont des choix difficiles», regrette-t-il, évoquant la possibilité d’augmenter la taille des classes, d’annuler les voyages scolaires, ou de baisser le chauffage d’un ou deux degrés. «Certains suggèrent de passer à la semaine de 4 jours. De fermer l’école une journée. Mais nous ne pouvons pas faire ça (…) Sinon, comment les parents feront pour aller travailler?»

Un pull en plus

Rachael Warwick, elle, prévoit de réduire de «20 à 30%» la consommation d’énergie dans ses écoles, avec des mesures «évidentes». «Nous allons baisser le chauffage, éteindre les lumières. Nous allons demander aux élèves et aux personnels de se vêtir plus chaudement. Mais ce n’est pas du tout à la hauteur des économies que nous devons faire», pointe-t-elle. Tous en appellent donc au futur Premier ministre qui sera désigné lundi. Dans la campagne pour désigner le futur chef du gouvernement, les deux finalistes, Liz Truss et Rishi Sunak, ont promis d’aider les écoles face à ces coûts supplémentaires.

(AFP)

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