Migrants morts au MexiqueEnquête pour «homicide», huit responsables présumés identifiés
Une enquête a été ouverte pour «homicide» au Mexique où huit personnes ont été identifiées comme responsables présumées de la mort de 39 migrants dans un centre de détention.
«Aucun des fonctionnaires ni aucun des policiers de sécurité privée n’ont réalisé la moindre action pour ouvrir la porte aux migrants qui se trouvaient à l’intérieur alors qu’il y avait le feu», a déclaré mercredi la procureure spécialisée en matière de droits humains Sara Irene Herrerías Guerra lors d’une conférence de presse au lendemain des faits survenus à Ciudad Juárez, près de la frontière américaine. Une enquête a été ouverte pour «homicide» et «blessures», a-t-elle ajouté, sans écarter d’autres délits.
Huit responsables présumés ont été identifiés, a ajouté la ministre de la Sécurité publique Rosa Icela Rodriguez. Il s’agit de trois agents de l’Institut national des migrations (INM) et de cinq membres d’une entreprise de sécurité privée, a-t-elle détaillé. Au moins quatre mandats d’arrêt vont être demandés aux juges dès ce mercredi, a précisé la procureure.
La procureure a confirmé l’authenticité d’une vidéo de 32 secondes diffusée par plusieurs médias dont l’AFP. «Cette vidéo fait partie du dossier d’enquête», a-t-elle déclaré. Ces images de vidéosurveillance montrent le début de l’incendie dans la nuit de lundi à mardi. Derrière les barreaux, dans la fumée, un homme donne des coups de pied contre une porte fermée tandis qu’un autre semble déposer un matelas par terre. Au premier plan, de l’autre côté de la cellule, trois agents dont deux en uniforme se retirent en leur tournant le dos, sans leur prêter assistance.
Le président mexicain avait assuré mercredi mardi qu’il n’y aurait «pas d’impunité» dans la tragédie du centre de détention de Ciudad Juárez. «Nous n’allons rien cacher et il ne va pas y avoir d’impunité», a assuré le président Andrés Manuel Lopez Obrador.
Dans un premier temps, le président mexicain avait estimé que les migrants avaient allumé l’incendie avec des matelas dans un mouvement de «protestation». «Nous supposons qu’ils ont appris qu’ils allaient être expulsés, déplacés», avait-il déclaré mardi quelques heures après ce drame, sans précédent dans des installations pour les migrants au Mexique.
Des centaines de migrants tentent d’entrer aux États-Unis
Plusieurs centaines de migrants ont tenté de traverser la frontière entre le Mexique et les États-Unis mercredi après l’incendie du centre de détention à Ciudad Juarez, a constaté une équipe de l’AFP.
Les migrants ont traversé à pied le rio Bravo (appelé rio Grande aux États-Unis) qui marque la frontière entre les deux pays juste avant le mur empêchant l’entrée à El Paso au Texas, la ville-jumelle de Ciudad Juarez. Ils se sont ensuite livrés à une patrouille frontalière américaine, qui empêche le passage des migrants sans-papier et devrait les renvoyer à Ciudad Juarez, d’après une correspondante de l’AFP.
Une rumeur a circulé parmi les migrants indiquant que les États-Unis étaient prêts à en recevoir certains pour des raisons humanitaires, selon cette correspondante sur place.