Le Danemark s’excuse auprès des milliers de Danois maltraités

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Copenhague«Au nom de l’Etat danois, au nom du gouvernement danois, pardon»

Le Danemark s’est excusé lundi auprès des milliers de personnes maltraitées dans des centres spécialisés du pays pendant des décennies.

Pernille Rosenkrantz-Theil, ministre danoise des Affaires sociales.

Pernille Rosenkrantz-Theil, ministre danoise des Affaires sociales.

Facebook/Pernille Rosenkrantz-Theil

Le gouvernement danois a présenté lundi ses excuses aux personnes ayant subi des actes de maltraitance dans des institutions spécialisées publiques, où elles avaient été placées car handicapées ou présentant des troubles de comportement. «L’Etat avait (…) un devoir de contrôle et n’a pas assez bien fait son travail», a dit la ministre des Affaires sociales Pernille Rosenkrantz-Theil devant une cinquantaine de victimes encore en vie qui avaient fait le déplacement à Horsens (ouest). «Au nom de l’Etat danois, au nom du gouvernement danois, pardon».

Entre 1933 et 1980, quelque 15’000 enfants et adultes malvoyants, malentendants, épileptiques, muets, handicapés physiques ou mentaux ont été placés dans ces centres pour des durées variables. L’époque n’était pas à la protection des droits des patients, il s’agissait avant tout de protéger la société contre eux, ont expliqué les chercheurs spécialistes du sujet. Entre 1929 et 1967, la loi imposait la stérilisation des malades psychiatriques et jusqu’en 1989, ils devaient obtenir une dispense spéciale pour se marier.

En 2020, le gouvernement précédent avait lancé une enquête sur la prise en charge des personnes ayant été internées qui a révélé de graves manquements et des abus dans les centres, notamment des stérilisations forcées, des violences et des abus sexuels et psychologiques ainsi que des carences graves en matière de soins médicaux. «Ce qui vous est arrivé est loin du Danemark auquel nous croyons. Nous n’oublierons jamais ce qui vous est arrivé. Ce qui vous est arrivé ne se reproduira plus jamais», a assuré la ministre.

(AFP)

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