Succession SommarugaEva Herzog se lance aussi dans la course au Conseil fédéral
Après la Bernoise Evi Allemann mercredi soir et du Zurichois Daniel Jositsch, c’est au tour de la sénatrice bâloise de déclarer ses intérêts. C’est l’une des grandes favorites.
- par
- Christine Talos
La conseillère aux États socialiste Eva Herzog entre à son tour en lice dans la course au Conseil fédéral. Après la Bernoise Evi Allemann mercredi soir et le Zurichois Daniel Jositsch mardi, la Bâloise a annoncé jeudi matin sa candidature devant la presse. Elle siège depuis décembre 2019 à la Chambre des cantons. «Je me sens prête, j’apporte ce qu’il faut», a-t-elle lancé.
Eva Herzog a justifié sa candidature par la «densité des problèmes auxquels la Suisse est confrontée», en évoquant la crise énergétique et la guerre en Ukraine. «Ce serait pour moi un immense privilège de contribuer à résoudre ces problèmes au sein du gouvernement», dit-elle. Elle se réjouit aussi de pouvoir discuter de la position de notre pays dans le monde, ses alliances ainsi que la question de la neutralité. «Ces questions me préoccupent vraiment, il faut les résoudre le plus vite possible et j’aimerais apporter quelque chose de fort au Conseil fédéral.»
La grande favorite
C’est l’une des grandes favorites pour succéder à Simonetta Sommaruga au gouvernement. Son nom a d’ailleurs été immédiatement cité dans de nombreux médias mercredi dernier après l’annonce du départ de Simonetta Sommaruga. Eva Herzog a en effet été conseillère d’État dans son canton de 2005 à 2020. Elle y dirigeait les finances. En outre, elle représente un canton ville et une région économiquement forte.
Qualifiée de socialiste pragmatique, voire de libérale sur les questions économiques, elle avait soutenu la 3e réforme de l’imposition des entreprises, la RIE III, que le PS avait pourtant combattue avec succès en 2017. Son profil pourrait donc séduire la droite du Parlement.
«On ne pose pas cette question aux hommes»
Seul hic: son âge. Cette mère de deux enfants adultes va avoir 61 ans, ce qui peut poser problème dans la mesure où le PS s’est battu pour le maintien de la retraite des femmes à 64 ans. Mais elle a balayé cette question non sans agacement. «On ne pose pas cette question aux hommes», a-t-elle relevé. «Personne n’a évoqué l’âge de Heinz Tännler (ndlr. : le conseiller d’État UDC zougois en lice à la succession d’Ueli Maurer) quand il a annoncé sa candidature. Et il a 62 ans», a-t-elle rappelé. «Et personne ne s’était offusqué qu’Alain Berset ait trois jeunes enfants quand il était candidat», a-t-elle ajouté en évoquant la polémique autour de la candidature d’Evi Allemann, mère de jeunes enfants elle aussi.
À noter qu’Eva Herzog s’était déjà présentée comme candidate au Conseil fédéral il y a 12 ans pour succéder à Moritz Leuenberger. Mais elle avait alors été battue par Simonetta Sommaruga.