«100% Hockeypositif»Hockey Inside – Genève-Servette et la thérapie par le rire
Cyrill Pasche, journaliste de Sport-Center, revient sur l'actualité du hockey suisse dans la chronique décalée «Hockey Inside».
- par
- Cyrill Pasche
L’avant-avant dernière fois que j’ai entendu parler de Tanner Richard, il dansait sur la table d’un pub avant un match de play-off perdu contre Berne. L’avant-dernière fois que je l’ai vu de visu dans une patinoire, c’était aux Vernets il y a quelques mois: là, il passait sur l’écran géant pour une pub McDo. Et la dernière fois que je l’ai vu (en photo), c’était à Lugano, dans la tribune visiteurs, au milieu des fans du GSHC (et avec deux autres coéquipiers) pendant un match de championnat.
(oui c’est pas vraiment une «première», Damien Brunner l’avait aussi fait lorsqu’il jouait à Lugano pendant un derby il y a quelques années)
Faut pas croire, mais j’adore vraiment Tanner Richard. D’ailleurs si j’étais hockeyeur c’est exactement comme lui que je voudrais être, surtout off the ice.
Mais voilà: quand tu fais le yoyo entre la 11e et la 12e du classement, que t’as déjà 20 points de retard sur Fribourg et Bienne et que ton entraîneur est méchamment sur la sellette est-ce vraiment le bon moment pour aller faire le pitre en tribunes et t’envoyer des tournées de bières pendant que tes coéquipiers essaient de gagner enfin un match sur la glace?
(Le pire, c’est que quelques joueurs du GSHC ont trouvé ça drôle. Et encore plus pire que ça, Genève a gagné ce match.)
En fait c’est même pas proche d’être drôle, c’est carrément grotesque.
(Et puis c’est pas non plus comme s’il y avait encore une épidémie de Covid en cours, pass sanitaire ou pas, hein?)
Du coup je me suis dit tiens Sven Andrighetto par exemple il fait quoi quand il est blessé et que son équipe est dans une mauvaise phase? Il fait le pitre en tribunes? Non Sven Andrighetto quand il est blessé ou suspendu il doit tourner en rond comme un lion en cage. Ou alors il doit se faire installer un vélo de spinning à côté du banc et faire 60 minutes d’intervalles à fond pendant que les autres jouent. Un truc du genre tu vois.
Après je me suis même dit imagine à Berne Vincent Praplan qui dit à Marc Lüthi «dis patron ça joue si je vais me foutre une mine sur la rampe des places debout avec les fans tu vois comment?»
(Là à mon avis Praplan c’est au fond de l’Aar qu’on le retrouve avec un bloc de ciment attaché aux chevilles.)
Ou à Bienne Damien Brunner qui dit à Martin Steinegger «dis Sportchef y a pas de problèmes ou bien si je regarde le match dans le kop en plus ça fera marrer les joueurs sur la glace et ce sera bon pour l’ambiance.»
(Là tu vois Steinegger je pense il lui dit si si tu peux y aller et pendant que tu y es restes-y jusqu’à la fin de la saison.)
Même à Fribourg t’imagine Andreï Bykov qui dit à Christian Dubé «dis donc Dub’s vu que je suis blessé (et au prix que tu me paie) je crois que je vais aller dans le kop boire des coups pis je te ferai signe depuis là-bas ça va te faire marrer tu verras.»
(Je pense Dubé lui dirait tu vois Andreï vraiment je t’adore mais ici c’est Fribourg-Gottéron, club professionnel de hockey comme son nom l’indique, et je te promets on va super bien se marrer et on fera les pitres, mais une fois qu’on aura gagné le titre, ok?)
Hockey Inside, épisode 6, garanti «100% hockeypositif»: c’est parti!
1. Philippe Furrer (36 ans), qui a rendu il est vrai de précieux et loyaux services à l’équipe nationale durant sa brillante carrière (sa dernière sélection remonte à 2019 au tournoi de Viège), a annoncé sa retraite internationale mercredi sur les réseaux sociaux, quelques heures avant que le sélectionneur Patrick Fischer dévoile une liste de 24 joueurs qui participeront à la Deutschland Cup. Je ne suis toutefois pas certain que Fischer avait vraiment pensé à lui au moment de coucher sur papier sa sélection pour le premier tournoi de préparation en vue des Jeux olympiques de Pékin au mois de février prochain…
2. Emil Djuse (Rapperswil) n’est-il pas le nouveau Henrik Tömmernes? Ce qui est certain c’est que t’es quand même rarement déçu avec du défenseur suédois, même si j’en conviens, je ne serai pas offusqué si les fans du LHC (Jonas Junland) ne sont pas tout à fait du même avis sur le sujet.
3. Pour alimenter les théories de conspiration anti-LHC, la prolongation de contrat anticipée de Noah Rod (jusqu’en 2027) n’est-elle pas une manoeuvre préventive anti-méga-offre dudit LHC, le genre d’offre qu’on ne pourrait refuser? Quoi qu’il en soit, Rod est sans aucun doute un homme plus riche cette semaine qu’il ne l’était il y a un mois.
4. Le HC Bienne et le trou de novembre (Novemberloch pour les lecteurs alémanique) n’est décidément pas un mythe. Si les Seelandais sont capables de gagner dix matches de suite, ils sont aussi parfaitement capables d’en perdre dix de suite, voire davantage. Le tout en restant de bonne humeur et sans paniquer. C’est ça à mon avis le plus énervant pour tout le monde, sauf à Bienne.
5. J’envoie un message à quelqu’un et je demande: «Dis, Yannick Herren, c’est du mobbing à ton avis?».
39 minutes plus tard, la réponse:
«J’ai dû aller voir la définition de ce qu’est le mobbing. Ecoute à mon avis non. Je dirais plus que c’est une asymétrie de perception du jeu. Ce qui fait qu’ils ne se comprennent pas avec Dubé. C’est comme quand t’as une miss monstre bonne mais qu’il y a aucun feeling: tu t’en lasses. Donc Dubé s’est lassé d’Herren.»
Du coup, c’est PAS du mobbing. C’est fou ce que je peux avoir l’esprit mal tourné des fois.
6. En parlant de Yannick Herren, est-ce que le seul club capable de le relancer et d’en refaire un vrai joueur de hockey n’est-il pas le HC Bienne, spécialisé depuis plusieurs années dans le recyclage des cas difficiles et/ou fragiles (Luca Cunti, Damien Brunner, Yannick Rathgeb, etc.)?
7. Après le coup de foudre estival et un début de romance fort agréable à suivre à distance, les médias tessinois sont déjà à deux doigts de réclamer la tête de Chris McSorley après que l’Ontarien ait perdu sept de ses derniers dix matches avec Lugano. Est-ce que cela risque vraiment de chauffer pour McSorley sur le banc des bianconeri si les résultats ne suivent pas?
8. Ce ne sera donc ni l’internement à vie dans un hôpital psychiatrique ni la taule pour Fabrice Herzog, mais une sanction de cinq matches pour son coup de crosse derrière la tête de Mauro Dufner. En résumé deux matches pour le geste, trois autres pour la récidive.
Et je vais même me faire l’avocat du diable parce que vois-tu si ça avait été Daniel Brodin ou Dave Sutter au lieu de Dufner, sa canne aurait à peine effleuré le milieu du dos de son adversaire qui n’aurait d’ailleurs même pas bougé. Des fois faut aussi le dire, les grands maladroits sont quand même désavantagés en hockey, ou bien?
9. Les années passent, mais toujours autant d’amour pour Robert Mayer.
Voilà, c’est tout. Et un magnifique weekend, du fond du coeur.