Sondage Tamedia/20 minutes – Les Suisses soutiennent fort la politique d’accueil

78% des personnes interrogées soutiennent les options prises par le Conseil fédéral en matière d’accueil des réfugiés ukrainiens: 54% sans réserve, 24% plutôt pour, 9% sont plutôt contre et 12% tout à fait contre. Le troisième volet du grand sondage* Tamedia/20 minutes sur la guerre en Ukraine est consacré à l’opinion de la population suisse sur les questions d’asile et d’énergie. Le premier volet concernait les questions de sécurité et le deuxième volet les sanctions prises contre la Russie et la neutralité de la Suisse.

Concernant l’accueil des réfugiés, ce sont les sympathisants des Vert.e.s et des Verts libéraux qui se montrent les plus favorables aux solutions choisies avec 92% d’avis favorables. Du côté de l’UDC, habituellement plus réticente sur les questions d’asile, on trouve tout de même une majorité de 52% qui soutient le Conseil fédéral.

À la question de savoir si la Suisse devait appliquer les mêmes règles pour d’autres réfugiés issus de la guerre, en particulier en Afghanistan et en Syrie, 66% estiment que non contre 31% d’avis favorables. Ici les femmes (37%) sont plus généreuses que les hommes (25%) à soutenir cette idée. Sur cette question, l’UDC affiche 89% d’avis négatifs. À l’inverse, les socialistes et les Vert.e.s adhèrent à 59%.

Combien la Suisse peut-elle accueillir de réfugiés ukrainiens? Pour 50% des personnes interrogées, cela dépendra de l’évolution de la situation. 25% estiment qu’il faudra accepter toutes les demandes. Enfin les autres avis s’éparpillent dans une fourchette de 15 000 à 60 000 réfugiés. 4%, en très grande majorité des sympathisants de l’UDC, estiment qu’il ne faudrait en accueillir aucun.

60% des personnes interrogées disent avoir fait un geste tangible de solidarité et 34% non. 66% chez les femmes et 54% chez les hommes. Cette générosité s’élève à 70% chez les plus 65 ans et tombe à 44% chez les moins de 35 ans. La plupart des gens (77%) disent avoir donné de l’argent, 26% des biens divers et 11% ont fait une proposition d’hébergement.

Le conflit a montré que la Suisse importait une partie de son énergie fossile de la Russie, surtout du gaz. 30% des personnes interrogées disent avoir réduit leur consommation d’énergie depuis le début de l’invasion. 26% disent n’avoir pas changé pour l’instant, mais avoir l’intention de le faire, car la guerre a modifié leur perception. Pour la plus grosse part (39%), rien a changé (jusqu’à 57% à l’UDC). Sur cette question, le conflit a eu plus d’impact chez les personnes de plus de 65 ans. 68% ont soit modifié leur consommation ou envisage de le faire. Cette proportion tombe à 39% chez les moins de 35 ans.

68% des sondés pensent que la Suisse doit se défaire de la dépendance au gaz russe, 27% pensent le contraire. Enfin à la question de savoir si la Suisse doit se lancer dans la construction de centrales nucléaires de nouvelles générations, le résultat est serré: 48% de non contre 47% de oui et 5% d’indécis. Les partisans de l’atome se comptent à l’UDC (72%) et au PLR (66%). Au Centre (49%), chez les Verts libéraux (32%), au PS (21%) et chez les Vert.e.s (15%), c’est un refus en dégradé.

* Sondage réalisé le 16 mars dernier auprès de 12 437 personnes, dont 7989 en Suisse allemande, 3933 en Suisse romande et 515 au Tessin. Marge d’erreur: +/- 1,5%.