SantéLa Suisse veut désormais vacciner les bébés contre la varicelle
Les recommandations vaccinales sont mises à jour pour 2023 et concernent les bambins avant leur premier anniversaire. Les raisons sont sanitaires mais aussi économiques.
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Bénéfices sanitaires et économiques peuvent découler de la vaccination à large échelle, selon l’État.
Getty Images/iStockphoto«Allô patron? Je ne viendrai pas travailler, mon fils a la varicelle.» Ces messages pourraient se faire de plus en plus rares à l’avenir. Dès le 1er janvier 2023, il sera officiellement recommandé aux parents de nouveau-nés de les faire vacciner contre la varicelle, comme l’ont indiqué l’OFSP et la Commission fédérale des vaccinations (CFV) lundi. La Suisse rejoint ainsi 45 pays dans le monde qui ont déjà sauté le pas.
À neuf puis à douze mois
Une dose à neuf mois, une dose à douze mois, et le tour est joué. Un vaccin qui cumule le trio rougeole-oreillons-rubéole (ROR) et varicelle étant disponible, il n’y aura pas de piqûres en plus par rapport aux recommandations actuelles.
Jusqu’ici, seuls les ados qui n’avaient pas fait la maladie étaient incités à se faire vacciner pour éviter des complications à l’âge adulte, plus fréquentes qu’à l’enfance. «La varicelle de l’enfant est une maladie généralement bénigne», écrivait encore la CFV il y a deux ans. De plus, «la quasi-totalité de la population adulte (98%) a été touchée durant l’enfance», sans trop en souffrir.
Le corps médical pas unanime
Alors pourquoi ce changement? Il y a d’abord des questions de santé. «La vaccination de routine dès la petite enfance permet de réduire la charge de morbidité dans tous les groupes d’âge. À moyen terme, elle réduira aussi le nombre de cas de zona chez les enfants et jeunes adultes, ainsi que, à long terme, chez les personnes plus âgées», écrivent les deux organismes.
L’OFSP rappelle que la varicelle n’est pas toujours anodine. «Sur 100’000 malades, un à deux enfants meurent de complications; chez les plus de 16 ans, le nombre de décès est d’environ 20 pour 100’000». Chez ces derniers, on dénombre en moyenne 50 hospitalisations par année.
Les professionnels sont majoritairement convaincus, mais pas unanimes. «Une enquête auprès de 461 pédiatres et 646 médecins de famille a montré que 77% des premiers et 63% des seconds recommanderaient la vaccination de routine pour tous les nourrissons», ajoute l’OFSP.