HockeyAu Lausanne HC, il n’y a pas d’excuses, mais…
Le club vaudois a encore perdu à domicile, mardi, contre Rapperswil (0-4). Le LHC semble avoir toujours les mêmes défauts.
- par
- Robin Carrel Prilly
Dans et autour des vestiaires du LHC, il y a plein de belles phrases de motivation peintes contre les murs. Du genre que vous pouvez lire sur Linkedin quand vous avez retrouvé votre mot de passe. Mais le principal mot d'ordre mis en avant, comme dans 95% des équipes sportives, c'est souvent «pas d'excuses» et généralement en anglais. C'était d'ailleurs ce qu'a répété très régulièrement John Fust ces derniers jours et même après la partie horrible contre Rapperswil.
Mais, il y a désormais pas mal de «mais» dans les discours, après avoir répété qu'il n'y avait pas d'excuses. Car le LHC, même décimé par les blessures, même avec un étranger suspendu, même avec un gardien pas au top, même avec un peu de malchance dans les moments clés et même avec son jeu de puissance privé de ses plus gros canons, doit faire mieux, beaucoup mieux, et à pas mal de niveaux.
«On est déçus, évidemment. On voulait tourner ce match. Les erreurs individuelles nous ont coûté très cher, a pesé John Fust. Après ça, ils ont bien fermé le jeu. On doit trouver les solutions à l'interne. Nous n’allons pas nous attacher aux excuses du nombre de blessés ou de suspendus. Nous avons la profondeur qui doit nous permettre de fonctionner, mais on a aussi besoin de bonnes performances de nos meilleurs joueurs.»
«Si on n'est pas blessé au cœur, on n'est pas un athlète qui a de la fierté et qui veut mouiller ce maillot, a enchaîné le coach. J'espère qu'ils sont touchés. Il y a les bons mots qui ont été dits dans le vestiaire après le match. Les joueurs savent ce qu'il y a à faire vendredi.»
Les Vaudois ont deux principaux axes d'amélioration s'ils veulent faire partie des candidats aux séries éliminatoires et ils le savent depuis longtemps: le jeu de puissance et les performances à domicile. Le LHC peut y ajouter un troisième aussi et ce n'est pas forcément inattendu: le niveau global de ses gardiens. Ivars Punnenovs devrait revenir ce week-end et c'est tant mieux, car à 38 ans, Tobias Stephan ressemble plus à un portier faisant une saison de trop qu'à un gardien qui respire la sérénité grâce à son immense expérience (300 fois plus de matches de NL que son opposant Robin Meyer mardi…).
Au premier axe à travailler, John Fust a une explication: «Nous ne sommes bien sûrs pas contents de nos performances en supériorité numérique. On a eu nos shoots, ils ne sont pas rentrés. Encore une fois, ce n'est pas une excuse, mais nous n'avons pas les éléments que nous voulons aligner à ce moment-là, ceux qui ont fait toute la préparation dans ce rôle. Bien sûr, on va travailler là-dessus pour essayer de trouver des solutions. Mais toutes les situations spéciales ne sont pas à jeter. Nous sommes la deuxième équipe de la Ligue en infériorité numérique et on est satisfaits de ça. Mais le power-play devait nous aider à tourner un match comme ce soir.»
Pour le deuxième point, l'entraîneur pense qu'il est urgent d'attendre: «C'est trop tôt dans la saison pour dire que nous voyageons mieux. Honnêtement, c'est égal où on joue vendredi. Une réaction y est attendue. Bien sûr qu'on veut bien jouer devant notre public. Mais c'est encore trop vite dans ce nouvel exercice pour tirer la conclusion que nous sommes meilleurs sur la route qu'à la maison. En ce moment, c'est même égal. Il y a juste le prochain match qui compte.»
Après, le coach peut mettre toutes les tactiques du monde en place, si ses joueurs arrivent à inventer des immenses erreurs individuelles qui tuent définitivement le match, il n'y peut pas grand-chose depuis son banc. Sur le 0-2, c'est Heldner qui a laissé filer un puck dans la bande sans combattre. Sur le 0-3, c'est Audette, en supériorité numérique, qui a cru à tort que la rondelle était sur sa crosse et un adversaire est allé enfiler le but qui a mis un terme aux débats. Ce n'est pas une excuse non plus, mais...
Alors oui, il y a un tas de bonnes ou mauvaises explications à la performance plus que poussive du Lausanne Hockey Club contre Rapperswil mardi soir. Mais tout ce que le dernier carré de fidèles de la Vaudoise aréna - ils étaient environ 4000 mardi... - a pu constater de visu cette saison, c'est un adversaire st-gallois qui travaille mieux à tous les niveaux. Les Lakers ont patiné plus, ils sont meilleurs tactiquement, plus complémentaires et, aussi, leurs dirigeants semblent avoir plus de flair au niveau du recrutement, le tout avec bien moins d'argent engagé.
Et pour ça, il n'y a pas beaucoup d'excuses.