France - Les pompiers luttent toujours contre un feu violent sur la Côte d’Azur

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FranceLes pompiers luttent toujours contre un feu violent sur la Côte d’Azur

Des milliers d’hectares sont déjà partis en fumée et la réserve naturelle de la plaine des Maures a été dévastée pour moitié. Quelque 900 pompiers sont mobilisés et des milliers de touristes ont été évacués.

Les sapeurs-pompiers du Var ont mis en ligne des images d’un violent incendie qui s’est déclaré dans le Var, dans le sud de la France.

AFP

Des milliers de touristes évacués, des pans de forêt méditerranéenne calcinée: des centaines de pompiers luttent sans relâche mardi, à terre et dans les airs, contre un violent incendie qui ravage l’arrière-pays de Saint-Tropez, sur la Côte d’Azur. Relativement épargnée par les feux qui ont récemment fait rage dans plusieurs pays méditerranéens, la France connaît un de ses plus importants incendies de l’été.

Sur la route qui traverse le massif des Maures, une zone de forêt et de garrigue prisée des touristes, des lignes électriques sont au sol, des poteaux sont calcinés et comme des vignes par endroit. Au coeur de la Réserve naturelle de la Plaine des Maures, où l’incendie a débuté lundi vers 17h45, sur la commune de Gonfaron, des pompiers tentent de récupérer après une nuit passée à lutter contre les flammes. Dans les airs, le ballet des Canadairs est incessant.


«Des milliers de personnes ont été évacuées à titre préventif, mais il n’y a aucune victime», a précisé mardi matin une porte-parole des pompiers du Var. A Bormes-les-Mimosas, près de 1300 personnes, en majorité des vacanciers d’un camping voisin, ont été accueillies dans un gymnase de ce village proche du fort de Brégançon, la résidence d’été du président Emmanuel Macron. Leur évacuation préventive, dans la nuit, s’est déroulée dans le calme.

D’autres ont cependant passé une nuit difficile, après avoir préféré fuir face aux flammes, comme trois familles parties précipitamment lundi soir de leur camping de la Môle, dans l’arrière-pays de Cavalaire: «On a d’abord commencé par sentir la fumée, vers 19h00, puis on a vu les flammes sur la colline. Quand on a vu ça, on a décidé de partir», explique Cindy Thinesse, interrogée à Cogolin. «On a eu très peur», confirme son amie Céline Lopez: «On a pris le minimum, papiers, doudous, coussins, et on a fui. On est allés à l’inverse du feu et on a tenté de dormir dans notre voiture».


Si des milliers d’hectares ont déjà été parcourus, la surface brûlée n’a pas encore pu être évacuée. La ville de Saint-Tropez elle-même «n’est pas du tout touchée par les feux», selon la mairie. «Le feu n’est toujours pas maîtrisé à l’heure actuelle», selon un responsable de la communication des pompiers au poste de commandement situé au Luc (Var). Environ 900 pompiers sont mobilisés. Emmanuel Macron se rendra au Luc dans l’après-midi avec le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin.

Réserve naturelle dévastée pour moitié

Les dégâts sur l’environnement sont eux importants: «La réserve naturelle de la plaine des Maures a été dévastée pour moitié. C’est une catastrophe, car c’est l’un des derniers spots abritant la tortue d’Hermann», une espèce protégée, a expliqué Concha Agero, directrice adjointe de l’Office français de la biodiversité, en espérant que ces animaux auront pu s’enfouir sous terre pour se protéger. Les reptiles, quant à eux, ont moins de possibilités de se protéger.

La vue ce mardi 17 août sur les fumées qui recouvrent la région près de Gonfaron.

La vue ce mardi 17 août sur les fumées qui recouvrent la région près de Gonfaron.

AFP

Lutte difficile

«L’incendie est très vaste, c’est une lutte très difficile», a insisté la commandante Delphine Vienco auprès de l’AFP, en soulignant «les conditions défavorables, avec un vent fort et de fortes températures», même si l’alerte canicule a désormais été levée sur le département.

Les soldats du feu varois, aidés par des collègues de départements du Sud-Est, ont réussi à éviter que le feu ne touche la Garde-Freinet, à une vingtaine de kilomètres de Saint-Tropez, malgré une vitesse de propagation exceptionnellement rapide de 4 km/h dans la nuit. «Ce matin (mardi), le vent est bien tombé, cela n’a rien à voir avec hier soir», souffle le maire de cette ville de 2000 habitants. «Maintenant, le but va être de faire le tour des hameaux isolés et de faire le bilan exact des dégâts».

Relativement épargné jusqu’ici

Le sud-est de la France, habituellement très touché par des incendies l’été avait été relativement épargné jusqu’ici mais ce feu est l’un des plus importants de l’été et pourrait s’avérer aussi destructeur que celui qui a touché la montagne d’Alaric dans l’Aude fin juillet. Plus important incendie de l’été en France, celui-ci avait ravagé quelque 850 hectares au total selon le dernier bilan. L’année dernière, un incendie avait ravagé 1000 hectares à Martigues, à l’ouest de Marseille, dans une zone très touristique. Au moins 2700 personnes, dont de nombreux touristes, avaient dû être évacuées, certaines par la mer.

Le mistral arrivé sur la Provence lundi a nourri plusieurs autres feux à l’entrée du parc national des Calanques près de Marseille, ou dans le Var encore, sur la presqu’île de Giens, mais ces incendies ont été maîtrisés. Préventivement, la totalité des 25 massifs forestiers des Bouches-du-Rhône est interdite d’accès mardi, de même que les massifs des Monts toulonnais dans le Var.

Les très fortes chaleurs et le vent ont provoqué plusieurs très graves incendies cet été sur le pourtour méditerranéen, en Grèce, en Turquie et plus récemment en Kabylie, en Algérie ou encore au Maroc. Plus de 700 hectares de forêt ont ainsi été brûlés ces trois derniers jours dans le royaume chérifien. En Espagne et en Israël, deux autres pays en proie aux flammes, les chiffres lundi étaient de respectivement 12’000 et 2000 hectares ravagés, dans le centre-ouest de la Péninsule ibérique et près de Jérusalem.

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