Murat Yakin: «Notre mère était notre plus grande fan»

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FootballMurat Yakin: «Notre maman était notre plus grande fan»

Le sélectionneur était touché au moment de dévoiler son cadre, ce vendredi à Muri, quatre jours après le décès de sa mère Emine. L’enterrement a été repoussé en raison des trois échéances de l’équipe de Suisse.

Renaud Tschoumy
par
Renaud Tschoumy
Murat Yakin était ému au moment de prendre la parole.

Murat Yakin était ému au moment de prendre la parole.

Urs Lindt/freshfocus

D’ordinaire, pour un sélectionneur, la divulgation d’une liste de joueurs s’assimile à une sorte de formalité. Il annonce 23 ou 24 noms, commente tel ou tel choix, évoque ses ambitions pour les matches à venir en soulignant sa confiance, et hop, l’affaire est bouclée.

Mais ce vendredi matin, à Muri, l’instant était particulier. La conférence de presse intervenait quatre jours après la disparition d’Emine Yakin, la maman du sélectionneur suisse Murat et de son frère cadet Hakan. Emine Yakin est décédée lundi à l’âge de 89 ans dans un hôpital bâlois.

«On doit se dire que c’est la vie, et il faut continuer d’aller de l’avant. C’est aussi ce qu’elle aurait voulu.»

Murat Yakin, à propos du décès de sa maman Emine

Malgré le deuil, Murat Yakin était bel et bien présent dans la salle de conférence de l’ASF. Après avoir reçu les condoléances des journalistes présents, il est revenu, visage triste, sur le lien qui les unissait, lui et ses frères, à leur maman. «C’était une personne très importante pour nous. Elle n’était pas seulement notre mère, elle était notre plus grande fan. Elle a réussi à élever une famille nombreuse, et nous lui en sommes reconnaissants. Nous devons la remercier pour ce qu’elle nous a appris. Elle s’est toujours battue pour nous, pour ses enfants.»

Murat Yakin et sa maman Emine, ici en février 2017, alors qu’il entraînait le FC Schaffhouse.

Murat Yakin et sa maman Emine, ici en février 2017, alors qu’il entraînait le FC Schaffhouse.

Marc Schumacher/freshfocus

Yakin a poursuivi, après une courte pause: «C’est la première fois que je reçois un tel coup du destin. Mais on doit se dire que c’est la vie, et il faut continuer d’aller de l’avant. C’est aussi ce qu’elle aurait voulu. Nous sommes une grande famille. Nous allons réussir à rebondir, grâce à la force et à l’énergie qu’elle nous a toujours données.»

Enterrement repoussé

Au contraire de Hakan et de deux de ses autres frères, Murat Yakin a pu accompagner sa maman jusque dans les derniers instants. «Tout est allé si vite… Mais on a pu sentir jusqu’au dernier moment à quel point elle était courageuse.»

En raison des trois échéances de l’équipe de Suisse – qui affronte Israël en Hongrie le mercredi 15, puis le Kosovo à Bâle le samedi 18, enfin la Roumanie à Bucarest le mardi 21 –, l’enterrement d’Emine Yakin a été repoussé. Il n’aura lieu qu’après ces trois matches, pour permettre à Murat de diriger son équipe, et au reste de la famille de pouvoir se réunir, notamment Hakan, qui a été nommé entraîneur d’Istanbulspor le mois dernier.

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