États-UnisL’auteur d’un cold case de 2011 prend la fuite après son arrestation
Démasqué grâce à l’ADN, le suspect du meurtre d’une jeune femme est parvenu à déjouer la surveillance de son escorte à une station-service. Il a fini par être rattrapé.
- par
- Michel Pralong
Chadwick Shane Mobley est arrivé à prendre la fuite deux fois.
Shérif du Comté de SandersC’est une histoire à multiples rebondissements. En 2011, Andrea Eilber, 20 ans, est retrouvée abattue d’une balle dans la tête au domicile de ses parents à Lapeer, dans le Michigan. Les soupçons vont se porter sur son petit ami de 19 ans, Kenneth Grondin. Ce dernier a été condamné à la prison à vie en 2016, mais en 2018, il a fait appel pour un vice de forme et a été placé en résidence surveillée en attendant un nouveau procès.
La police avait découvert un mégot de cigarette dans l’allée de la maison où avait lieu le meurtre mais n’avait trouvé aucune correspondance, ni avec l’ADN de Kenneth Grondin, d’ailleurs. Donc elle pensait que le mégot n’avait rien à voir. La famille de l’accusé a longtemps demandé une nouvelle analyse du mégot, les enquêteurs ont fini par la faire en 2022, explique «The Detroit News».
Une première fuite
Les recherches ont finalement conduit à un nouveau suspect, Chadwick Shane Mobley, 42 ans, qui en avait donc 30 à l’époque du meurtre. Des enquêteurs se sont rendus chez lui, dans l’Utah, en janvier, pour lui demander son ADN. L’homme vivait dans son camion de livraison. Après avoir été interrogé, ce suspect a pris la fuit et est parti en cavale.
Le 28 juin dernier, il a été arrêté dans le Montana. Dimanche 9 juillet, une société privée s’est chargée de l’extrader vers le Michigan. Dans une station-service de la ville de Plains, il est parvenu à se débarrasser de ses menottes et de ses chaînes et a pris la fuite. Les habitants du coin ont reçu la consigne de retirer leurs clés et leurs armes de leurs véhicules, de verrouiller leurs maisons et de signaler toute activité suspecte, explique CBS. Lundi soir, il était retrouvé et arrêté, non loin de la station-service.
«C’est une blague»
Si les autorités se félicitent de leur excellent travail et de la collaboration des citoyens, toute cette affaire horripile le frère de l’homme accusé à tort: «Ils auraient pu savoir que ce type était responsable du meurtre il y a 10 ans, s’ils avaient retesté l’ADN comme nous les avions suppliés de le faire. Ensuite, après que la police d’État a interrogé Mobley, ils ont laissé le gars s’échapper, puis ils l’ont attrapé et ils l’ont laissé repartir. Tout cela est une blague.»