Etats-Unis – Au Texas, la croissance des «sanctuaires pour enfants à naître»

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Etats-UnisAu Texas, la croissance des «sanctuaires pour enfants à naître»

Une quarantaine de communes texanes ont pris des ordonnances interdisant tout avortement sur leur territoire, allant au-delà de la loi déjà très restrictive.

Une précédente manifestation antiavortement devant la Cour suprême.

Une précédente manifestation antiavortement devant la Cour suprême.

REUTERS

En attendant que la Cour suprême des Etats-Unis rende une décision très attendue sur la loi texane sur l’avortement, la plus restrictive du pays, de plus en plus de municipalités rurales et conservatrices au Texas se revendiquent «villes sanctuaires pour enfants à naître».

Ces dernières semaines, Anson, Cisco, Nazareth et Impact ont rejoint les presque quarante communes ou comtés texans qui ont pris des ordonnances interdisant tout avortement sur leur territoire.

Ces textes ont inspiré la loi controversée SB8 qui empêche les femmes du Texas d’avorter, dès quatre semaines après la fécondation.

En effet, comme la loi SB8, ces ordonnances confient à leurs citoyens, et non aux pouvoirs publics, le soin de faire appliquer la règle. Une astuce juridique qui a permis à la loi texane de se maintenir, malgré les recours en justice lancés par les militants «pro-choix», qui défendent le droit à l’interruption volontaire de grossesse.

En face, les militants antiavortement, qui se présentent sous l’étiquette de «pro-vie», «ne réduisent pas la voilure», explique à l’AFP, Blair Wallace, de l’Union américaine pour les libertés civiles (ACLU) du Texas : «Ils veulent que l’avortement en tant que droit soit supprimé».

L’association a identifié une vingtaine de villes texanes qui pourraient encore voter de telles ordonnances.

Le mouvement dépasse dorénavant les frontières du Texas puisque, le 25 octobre, Mason dans l’Ohio est devenue la deuxième «ville sanctuaire» de cet État. A Hillsdale City, dans le Michigan, le conseil municipal s’est aussi emparé du sujet.

Le principe des «villes sanctuaires pour enfants à naître» a été initié en 2019 par Mark Lee Dickson, un trentenaire de la ville républicaine de Longview, dans l’est du Texas. Un temps pasteur et aumônier, il est issu d’une famille de militants «pro-vie».

Sans commentaires

Il avait d’abord persuadé le maire de Waskom, à la frontière avec la Louisiane, qu’une clinique pratiquant l’avortement dans l’État voisin comptait s’installer dans sa municipalité de 2000 habitants.

La directrice de l’établissement en question a beau avoir démenti un tel projet, Waskom est officiellement devenue en juin 2019, après un vote de ses cinq conseillers municipaux (des hommes), la première «ville sanctuaire pour enfants à naître» du Texas.

Ces dernières années, le terme de «villes sanctuaires» désignait les villes démocrates qui entendaient protéger les immigrés illégaux de la politique fédérale d’expulsion promue par Donald Trump.

«Quasiment toutes n’avaient déjà pas accès à l’avortement», explique à l’AFP Dyana Limon-Mercado, directrice exécutive de Planned Parenthood Texas Votes, affiliée à la grande organisation de planning familial des Etats-Unis.

Mark Lee Dickson est aujourd’hui directeur de la section est de Texas Right to Life. Ni lui, ni l’association n’ont répondu aux demandes d’interview de l’AFP.

(AFP)

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