Environnement - Le monde au chevet de la nature, menacée de toutes parts, vendredi à Marseille

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EnvironnementLe monde au chevet de la nature, menacée de toutes parts, vendredi à Marseille

La plus grande organisation de protection de la nature va tenter, dès vendredi, à Marseille, de trouver des pistes pour sauver ce qui peut l’être.

Depuis la dernière édition du congrès, à Hawaï, en 2016, les signaux d’alarme sur l’état de la planète se multiplient.

Depuis la dernière édition du congrès, à Hawaï, en 2016, les signaux d’alarme sur l’état de la planète se multiplient.

AFP

Des espèces menacées de disparition, des paysages ravagés par les flammes ou les pluies, la vie sauvage mise à mal par l’homme: la plus grande organisation de protection de la nature, l’UICN (Union internationale pour la conservation de la nature), réunit à partir de vendredi, à Marseille (France), son congrès chamboulé par le Covid-19, au moment où la destruction de la nature s’accélère dramatiquement.

«L’UICN est vraiment unique, car elle rassemble gouvernements et ONG, grandes comme petites», avec 1400 membres et le soutien de 16’000 experts, souligne Susan Lieberman, vice-présidente de l’ONG Wildlife Conservation Society (WCS).

Un million d’espèces menacées

Le congrès, organisé habituellement tous les quatre ans, se tiendra du 3 au 11 septembre, après deux reports dus à la pandémie. Depuis sa dernière édition, à Hawaï, en 2016, les signaux d’alarme sur l’état de la planète se multiplient. Selon les experts biodiversité de l’ONU, jusqu’à un million d’espèces animales et végétales sont menacées de disparition. La nature «décline plus vite que jamais dans l’histoire humaine», avertissaient-ils en 2019.

Dès le 4 septembre, la mise à jour de la Liste rouge des espèces menacées de l’UICN permettra d’ailleurs de prendre la température. Eau potable, air respirable, nourriture, énergie, médicaments… Les humains dépendent de la bonne santé des écosystèmes qu’ils sont en train de détruire.

Le public est plus sensible

Des négociations internationales sont en cours pour tenter d’inverser la tendance, dans le cadre de la COP15 biodiversité, qui se tiendra en Chine en avril 2022. Sans être un espace de négociations à proprement parler, le congrès de l’UICN y jouera un rôle, en réunissant différents acteurs et en définissant des priorités pour les prochaines années.

«Quand l’UICN dit "ceci est notre position", ce n’est pas celle d’une association de protection de la nature de plus, c’est la position éclairée de presque tous les gouvernements et ONG», souligne Susan Lieberman. Point positif, «la sensibilisation du public est bien plus grande» qu’en 2016, de même que celle du monde économique, constate Gavin Edwards, de WWF International.

Emmanuel Macron attendu

Bousculé par le Covid-19, le congrès se tiendra aussi en virtuel, avec plus de 5000 participants inscrits, dont 3600 à Marseille, contre 15’000 espérés et une participation moindre des pays en voie de développement, faute notamment de vaccins. Le président français, Emmanuel Macron, est notamment attendu à Marseille.

Autre nouveauté, les organisations des peuples autochtones membres pourront voter. Leur rôle est de plus en plus reconnu pour protéger la nature, et ils participeront «avec l’objectif unique de revendiquer notre droit à exister comme peuple, à vivre avec dignité sur nos territoires», fait savoir José Gregorio Diaz Mirabal, de la Coordination des organisations indigènes du bassin amazonien.

Même le Covid…

Les «solutions fondées sur la nature», qui permettent de préserver ou de restaurer des écosystèmes, mais aussi de lutter contre le changement climatique sans infrastructure ou technologie, comme le maintien de la mangrove plutôt que des digues pour éviter la submersion du littoral, seront aussi «un sujet brûlant», estime Gavin Edwards.

Sans oublier un point essentiel: alors que l’hypothèse d’une transmission du Covid-19 de la faune sauvage à l’homme est sur la table, «nous devons nous en occuper pour éviter la prochaine pandémie», avertit Susan Lieberman.

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