Football: Le FC Sion est en train de s’éteindre: pour combien de temps?

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FootballLe FC Sion est en train de s’éteindre: pour combien de temps?

Un dernier quart d’heure fou contre GC, le génie de Mario Balotelli face à Lucerne, mais une nette baisse de forme depuis quatre matches. Les Valaisans font face à leur premier coup de mou de la saison.

Florian Vaney Winterthour
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Florian Vaney Winterthour

Fallait-il profiter du premier tour très enthousiasmant du FC Sion en comprenant qu’il n’aurait pas de lendemains? Qu’il faudrait se réhabituer à apprécier les Valaisans à travers les coups qu’ils savent inventer quelques fois par saison plus que par leur continuité? C’est peut-être les leçons que sont en train de nous apprendre leurs derniers matches compliqués collectivement. Ou alors, il convient simplement d’accepter que l’équipe de Paolo Tramezzani est infiniment plus à l’aise face à des adversaires qui sont prêts à se découvrir. Winterthour ne l’était pas. Ni le 2 octobre à Tourbillon, ni mardi soir à la Schützenwiese. Résultat: deux victoires pour des Zurichois qui ont pris la moitié de leurs 12 points lors de ses deux épisodes. Et forcément, des interrogations autour de ce Sion qui n’a ni su changer de plan, ni de vitesse.


Les trois enseignements

  • Quelle qu’en soit l’issue sportive, cette première saison en Super League depuis 36 ans constituera une grandiose aventure populaire à Winterthour. Six matches jusqu’ici, quatre guichets fermés, deux autres affiches tout proches de ramener les 8’400 spectateurs maximum au stade, le tout en réussissant à s’affranchir des résultats et du spectacle. «Winti» prenait gifle sur gifle à son arrivée dans la ligue, le monde répondait présent. Les Zurichois sont injouables depuis quatre matches, la Schützenwiese se remplit la même chose. Sacré engouement, sacrée atmosphère.

  • Sion ne détient pas la solution contre Winterthour. Ses deux tentatives se sont soldées par deux échecs assez similaires. Question de système, avec ce 4-4-2 losange de mardi qui est venu se briser les dents contre une équipe parfaitement regroupée sur elle-même? D’erreurs individuelles, avec cette relance manquée de Nathanaël Saintini qui a mené au seul but du match? Ou d’absences, entre les blessures de Dimitri Cavaré (surtout) et de François Moubandje, et la préservation de Mario Balotelli? Un peu de tout ça sans doute. Mais Sion s’est montré inoffensif comme jamais mardi (premier tir cadré à la 87e). Confirmant qu’il est beaucoup plus à l’aise contre les équipes joueuses.

  • Il y avait un piège, un chemin qui permettait de l’éviter et, juste à côté, celui qui menait droit à l’intérieur. Sion a tenté de s’aventurer sur le premier, il a fini dans la gueule du loup. En clair, Winterthour a dessiné un plan défensif qui obligeait ces Valaisans très axiaux à réussir plusieurs mouvements risqués pour s’approcher de Timothy Fayulu. L’une des clefs appartenait à Nathanaël Saintini, censé éliminer le premier rideau adverse à la relance. Cela a parfois fonctionné. Et surtout échoué une fois notable: sur le 1-0 (25e). Le but qu’il ne fallait pas prendre. Même si l’idée était louable.


La gourmandise de la soirée: les contrôles de Numa Lavanchy

Andy Mueller/freshfocus

C’est l’un des innombrables points forts de la Schützenwiese: la vue rasante qu’elle offre sur le terrain. Alors lorsqu’un latéral comme Numa Lavanchy occupe le couloir le plus proche de votre tribune, l’angle est idéal pour apprécier la justesse dans le contrôle du joueur. Un régal permanent, qui a d’ailleurs permis à Sion de s’offrir certaines de ses meilleures incursions. Si le Vaudois disposait de la même précision au niveau des centres, il compterait sans doute déjà un ou deux titres de meilleur passeur de Super League.


Le moins bon: Denis-Will Poha

Andy Mueller/freshfocus

Comme ses partenaires, le Français s’est retrouvé bien emprunté pour faire avancer le jeu une fois installé dans le camp zurichois. On peut lui reprocher plus qu’à ses trois compères du milieu son impatience et un déchet plus important qu’à son habitude. La soirée était frustrante pour n’importe quel créateur.

La décla’

«Je suis déjà à deux avertissements. Je fais gaffe. Je ne vais pas plus loin, je n’en veux pas d’autres.»

Timothy Fayulu, gardien genevois de Winterthour et appartenant au FC Sion, au sujet de sa gestion de la pendule et des cartons jaunes pour antijeu.

Andy Mueller/freshfocus

L’inquiétude

Comment le FC Sion va-t-il finir l’année défensivement? S’il pourrait bientôt récupérer Dimitri Cavaré, sans doute encore un peu juste pour le déplacement à Berne samedi, le club de Tourbillon risque de devoir se passer de François Moubandje, touché à la cuisse,  jusqu’à la fin du tour. Parce qu’il s’est fait mal au genou, Nathanaël Saintini a dû quitter le terrain à la 92e mardi. Au mieux, Paolo Tramezzani ne devrait plus vraiment avoir l’embarras du choix. Au pire, il devra s’inventer une défense avec les moyens du bord.

La question

Et s’il avait juste manqué un Mario Balotelli à Winterthour? Un homme capable de dynamiter le jeu sur un geste, une déviation? Pas sûr que l’idée se suffise à elle-même tant les Valaisans se trouvaient loin du but adverse. Mais les absents ont parfois raison.

Martin Meienberger/freshfocus

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