États-UnisLe sulfureux héritier Robert Durst meurt en prison à 78 ans
Le multimillionnaire avait été récemment condamné à la perpétuité pour le meurtre de sa meilleure amie après des années de procédure.
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Robert Durst est mort «de causes naturelles liées à une longue liste de problèmes médicaux», a annoncé lundi l’un de ses avocats.
AFPLe riche et sulfureux héritier américain Robert Durst, récemment condamné à la prison à perpétuité pour le meurtre de sa meilleure amie après des années de procédures à rebondissements, est mort lundi en détention à l’âge de 78 ans, a annoncé l’un de ses avocats.
Le multimillionnaire est mort «de causes naturelles liées à une longue liste de problèmes médicaux que nous avons à plusieurs reprises soulevés devant le tribunal ces deux dernières années», a déclaré cet avocat, Chip Lewis. Robert Durst avait été reconnu coupable en septembre par un tribunal de Los Angeles d’avoir tué son amie Susan Berman d’une balle dans la tête au domicile de cette dernière en 2000, à Beverly Hills.
L’accusation a soutenu qu’il avait ainsi cherché à dissimuler son rôle dans le meurtre de sa femme Kathleen, tuant Susan Berman pour l’empêcher de répondre aux policiers new-yorkais qui enquêtaient sur la disparition de son épouse en 1982.
Fille d’un truand de Las Vegas et auteure de romans policiers, Susan Berman s’était improvisée porte-parole de Robert Durst lorsqu’il était apparu comme le suspect numéro un dans la disparition de son épouse Kathleen, en 1982. L’accusation estime qu’il a fini par tuer Susan Berman par peur qu’elle ne l’incrimine en répondant aux questions des policiers new-yorkais enquêtant sur cette disparition. Le couple battait de l’aile lorsque Kathleen Durst s’était évanouie dans la nature.
Une série sur HBO
Le riche héritier avait affirmé à la police qu’elle avait pris un train pour se rendre dans un logement du couple à Manhattan mais qu’elle n’avait plus donné signe de vie. Le lendemain matin, une femme disant s’appeler Kathleen Durst avait appelé l’école de médecine où elle suivait des cours pour dire qu’elle était malade mais l’accusation pense qu’il s’agissait en réalité de Susan Berman.
L’enquête sur cette disparition avait été relancée en 2000 grâce à «The Jinx», série documentaire de HBO consacrée à Robert Durst. La police avait pris contact avec Susan Berman et on avait quelque temps plus tard retrouvé cette dernière gisant dans le sang à son domicile californien.
Robert Durst a affirmé lors de son procès avoir trouvé le corps de son amie alors qu’il lui rendait visite mais maintient ne pas l’avoir tuée. Il avait été officiellement inculpé du meurtre de son épouse à New York en octobre dernier peu après sa condamnation à la prison à vie en Californie.
Hache et scie
Mouton noir d’une des plus grandes familles de l’immobilier new-yorkais, Robert Durst avait été arrêté en mars 2015 à la veille de la diffusion de «The Jinx». La série revenait sur un autre épisode sanglant de la vie de Robert Durst: le meurtre d’un voisin, qu’il avait ensuite démembré à l’aide d’une hache et d’une scie, puis jeté à la mer.
Le sulfureux millionnaire s’était à l’époque réfugié au Texas, où il vivait déguisé en femme et prétendait être muet, dans un petit appartement sordide. Il avait été acquitté de ce crime grâce à une armée d’avocats prestigieux qui avaient plaidé un mélange de légitime défense, de coup de feu parti accidentellement et d’actes commis sous l’emprise de l’alcool.
Vrais-faux aveux télévisés
Lors son procès au Texas, Robert Durst avait reconnu avoir démembré son voisin pour tenter de le faire disparaître, craignant que personne ne croit à la thèse de la légitime défense. Dans «The Jinx», Robert Durst semblait faire un aveu involontaire sur sa responsabilité dans ces meurtres, se murmurant à lui-même alors qu’il était aux toilettes et que son micro sans fil n’était pas désactivé: «Qu’est-ce que j’ai fait? Je les ai tous tués, évidemment.»
Lors d’un entretien avec les procureurs après son arrestation, Robert Durst s’était défendu en affirmant qu’il était sous l’emprise de drogue pendant le tournage du documentaire et que ces propos ne signifiaient donc rien de particulier.