Cyclisme: Une folie comme seul le Giro peut en proposer

Le grand public, celui qui aime bien faire la sieste au moins de juillet pendant les vacances d'été, plébiscite souvent le Tour de France, ses châteaux, son maillot jaune et sa caravane publicitaire. Les vrais suiveurs de la petite reine, eux, cochent plutôt le Tour d'Espagne et le Tour d'Italie. La Vuelta et le Giro ne sont pas courus pendant les vacances, mais il y a à chaque fois de très bonnes raisons de poser un jour ou deux ou de s'inventer une angine pour pouvoir rester au calme (au moins au début de l’étape) devant son petit écran.

Le Giro 2023 ne fait surtout pas exception et ça commence dès ce vendredi, avec une 7e étape qui s'annonce dingue. Avec une arrivée au sommet comme aucune course «normale» ne peut imaginer mettre en place. Le tout à plus de deux semaines de l'arrivée finale à Rome, le 28 mai prochain. Car la journée de travail du peloton, entre Capua et le Gran Sasso d'Italia, dans les Apennins et sur 218 km, sera corsée.

Les quelque 3900 mètres de dénivelé positif au programme de ce vendredi ont de quoi effrayer tout le monde. Pour une bien bonne raison: la grande majorité des montées se situe dans les 50 derniers kilomètres. Les coureurs partiront de Capua, à 20 mètres d’altitude, et arriveront donc au Gran Sasso d’Italie, à plus de 2100. Sur la fin, entre Ofena et l’arrivée, on part de moins de 400 m et on grimpe 1730 m en 47 bornes!

Il y aura certes quelques replats, même une ou deux petites descentes, et la montée a d’ailleurs été divisée en deux Grands Prix de la montagne, l’un en 2e catégorie, le Calasci (13,5 km à 6% de moyenne, pente max. 10%) et la dernière en 1re catégorie, en direction du Campo Imperatore (26,4 km, 3,4% de moyenne, pente max. 13%). Les 4,5 dernières bornes seront propices à faire de grosses différences, puisque les dernières rampes ont été estimées à plus de 8,2% et les équipiers seront déjà lessivés depuis longtemps.

Le pire (le meilleur?), c'est que cette journée un peu folle de vendredi ne sera qu'un léger apéritif avant le festin prévu en fin de Giro. On attend déjà le Tour en Valais pile une semaine plus tard, c'est vrai, et les deux passages au Grand Saint-Bernard (2469 mètres d'altitude) et à la Croix de Coeur (2174 mètres) – si la neige laisse le peloton tranquille sur la route de Crand-Montana - fait déjà envie.

Mais c'est le samedi 27 mai qui restera sans doute dans les annales. Enfin, si les organisateurs ont finalement le droit de faire courir le contre-la-montre de la 20e étape comme ils l'entendent. Car la pente sera tellement abrupte que les voitures suiveuses seront remplacées par des motos. On parle quand même d'un chrono de 18,6 kilomètres, qui se terminera par une montée de 7,3 bornes à 12,1% de moyenne, avec deux passages à 22%. L'entame de la montée? Une horreur de 5 km à 15,3%.

Oui, c'est fou. Alors si vous avez quelques jours à poser…