Athlétisme - Lore Hoffmann, la Valaisanne qui grimpe l’escalier de la gloire à Lausanne

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AthlétismeLore Hoffmann, la Valaisanne qui grimpe l’escalier de la gloire à Lausanne

La Sierroise, 9e du 800 m des Jeux de Toyko, a écrit une des plus belles pages romandes d’athlétisme aux JO. À force, elle est presque devenue Vaudoise.

Florian Vaney
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Florian Vaney
À l’aide d’un stylo et d’un sourire, Lore Hoffmann remercie les gens qui l’ont portée jusqu’à cette folle année 2021.

À l’aide d’un stylo et d’un sourire, Lore Hoffmann remercie les gens qui l’ont portée jusqu’à cette folle année 2021.

Athle.ch

L’anecdote a valeur de leçon de vie. Une belle leçon, de travail et de persévérance. Lore Hoffmann la raconte, plus amusée que nostalgique. «Quand j’étais une jeune athlète, j’ai participé plusieurs fois au concours Mille Gruyère (ndlr: une course sur 1000 mètres réservée aux enfants jusqu’à 15 ans), qui se termine par une finale suisse. Je n’y ai jamais remporté la moindre médaille. Et voilà que cette année les organisateurs m’ont invitée en tant que vedette de l’événement.»

Elle n’était ni la meilleure ni la plus prometteuse. Mais c’est bien elle qui a tracé sa route jusqu’à la 9e place du 800 m des derniers Jeux olympiques. Une des plus grandes prestations romandes en athlétisme aux JO. Elle, la Valaisanne, désormais complètement adoptée par le voisin vaudois. Le CA Sierre, son club formateur, est à la plus belle place dans son cœur, mais c’est à Lausanne qu’elle franchit désormais l’escalier de la gloire. Les marches deux par deux.

À Lausanne, des cours et des courses

C’est d’ailleurs dans la capitale olympique qu’elle s’est retournée, mardi soir, sur son incroyable saison 2021 en compagnie «des gens de l’ombre sans qui [elle] ne serait pas là». Ceux qui, plus ou moins directement, l’ont menée à ce podium (3e) en Diamond League à Oslo, à ces titres de championne de Suisse, à cette finale manquée pour un dixième à Toyko. «Durant la saison, on n’arrive jamais à remercier comme on aimerait les gens qui nous soutiennent, regrette Lore Hoffmann. Alors je crois que c’était le bon moment.» Sa préparation de fond en vue de l’année prochaine venant de commencer.

«Lore est la première à rendre ce qu’on lui donne. Je ne connais pas beaucoup de 9e olympique qui contrôle les comptes de leur club pour donner un coup de main.»

Kevin Gabrielli, président du club de performances Athle.ch

Mais pourquoi à Lausanne, au juste? «Parce que tout se passe ici, désormais, pour moi. Les études (à l’EPFL), le groupe d’entraînement…» En l’occurrence, Athle.ch, du même nom que le média spécialisé, un club exclusivement réservé à la performance. Et qui ne tarit pas d’éloges sur sa locomotive. «Lore est la première à rendre ce qu’on lui donne. D’une manière ou d’une autre, elle cherche à le faire. Personnellement, je ne connais pas beaucoup de 9e olympique qui contrôle les comptes de leur club pour donner un coup de main», sourit le président, Kevin Gabrielli.

Preuve qu’elle a complètement été adoptée à Lausanne, Jérôme Rochat, délégué au Service des sports de la Ville, lui a adressé un chaleureux message de remerciement. De ceux qu’il réserve aux athlètes «qui font rayonner Lausanne par leurs performances».

En une année, un monde d’écart

L’humilité pousse également la spécialiste de 800 m à ne pas trop en faire lorsqu’elle se retourne sur ces derniers mois. «Les ultimes courses ne se sont pas déroulées comme espéré. J’étais plus forte que ce que montraient les résultats. Reste que, quelque part, elles m’ont permis de ne pas vivre ce down psychologique qui peut succéder aux Jeux. C’est aussi dans ces moments-là qu’on comprend le chemin parcouru. Même quand les choses ne marchent pas au mieux, elles ne fonctionnent quand même pas si mal. Si je repense à la Lore d’il y a une année à la même période, il existe à présent un monde qui nous sépare.»

Michel Herren, entraîneur d’une Lore Hoffmann ici en plein 800 m des Jeux.

Michel Herren, entraîneur d’une Lore Hoffmann ici en plein 800 m des Jeux.

Athle.ch

Tiendra-t-elle les mêmes propos en novembre 2022? Son entraîneur, Michel Herren, assure qu’il leur reste bien quelques cartes à jouer pour poursuivre l’ascension. «Jamais à coups de révolutions. On affine simplement ce qu’on fait déjà, c’est ainsi qu’on a toujours fonctionné.» Avec un succès que le grand public se plaît à découvrir. Et du secret de ce succès découle un autre message, de simplicité cette fois. «Le meilleur moteur, livre Lore Hoffmann, c’est de faire ce qui nous plaît, entouré des gens qui nous plaisent.»

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