Police de Londres accusée de racisme et de sexisme en son sein

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LondresLa police accusée de laxisme face au racisme et sexisme dans ses rangs

La police londonienne a gardé des agents qui auraient dû être renvoyés pour des actes racistes et misogynes. Depuis 2013, treize policiers sur 1809 mis en cause ont été renvoyés.

Le nouveau chef de la Metropolitan Police, Mark Rowley, a dressé un tableau affligeant pour l’institution: «Il doit y avoir des centaines d’agents qui ne devraient pas être là, qui auraient dû être renvoyés…»

Le nouveau chef de la Metropolitan Police, Mark Rowley, a dressé un tableau affligeant pour l’institution: «Il doit y avoir des centaines d’agents qui ne devraient pas être là, qui auraient dû être renvoyés…»

via REUTERS

Le patron de la police de Londres, ébranlée par une série de scandales, a admis, lundi, que des dizaines d’agents en poste auraient dû être renvoyés, après la publication d’un rapport dénonçant le laxisme de Scotland Yard, face au racisme et au sexisme. Selon les conclusions accablantes de cette enquête indépendante sur la Metropolitan Police, les allégations de faute professionnelle de nature sexuelle ou pour discrimination ont moins de chance de donner suite à des sanctions que les autres. Cela donne l’impression aux agents de la principale force du Royaume-Uni qu’ils peuvent violer leur code de conduite ou la loi sans conséquence.

«Il doit y avoir des centaines d’agents qui ne devraient pas être là, qui auraient dû être renvoyés», a réagi Mark Rowley, le chef de la Met Police, sur la BBC. «J’ai mis en place un nouveau commandement, pour utiliser les mêmes tactiques que nous utilisons déjà contre le crime organisé et les agents corrompus pour s’attaquer aux racistes et misogynes», a expliqué ce responsable, qui a pris ses fonctions, le mois dernier.

Moins d’un policier sur cent en cause a été renvoyé

Les défis sont considérables pour Mark Rowley, après une série de scandales qui ont entamé le prestige de Scotland Yard et poussé sa précédente patronne, Cressida Dick, à la démission. Parmi les plus graves affaires figurent la condamnation d’un agent chargé de la protection diplomatique pour l’enlèvement, le viol et le meurtre d’une jeune femme, ainsi que la dispersion musclée d’un rassemblement en sa mémoire.

Des policiers ont aussi été condamnés pour avoir pris des photos de victimes de meurtres ou pour avoir échangé des messages racistes ou violents sur des groupes de messageries.

Selon le rapport indépendant remis par Louise Casey, membre de la Chambre des Lords, certains agents accusés de faute à plusieurs reprises sont restés en poste. Seulement treize policiers sur 1809 mis en cause depuis 2013 ont été renvoyés. Sur ce total, 1263 agents étaient visés par au moins deux procédures, plus de 500 de trois à six.

«Ils s’en tirent à bon compte»

Louise Casey, qui a occupé plusieurs postes à responsabilités au sein du ministère de l’Intérieur, a également critiqué la durée excessive des procédures disciplinaires. «Des collègues nous ont dit à plusieurs reprises, en nous donnant des exemples, qu’ils avaient le sentiment et la conviction que ceux qui sont accusés de faute mais aussi d’enfreindre la loi s’en tirent à bon compte», a-t-elle résumé dans son rapport.

Ce rapport intervient près de 25 ans après le rapport Macpherson, commandé après le meurtre raciste d’un adolescent noir, Stephen Lawrence. Le document avait conclu en 1999 à un «racisme institutionnel» au sein de la police, provoquant un choc considérable au Royaume-Uni.

(AFP)

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