Football: Un nouveau scandale frappe de plein fouet le football italien

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FootballUn nouveau scandale frappe de plein fouet le football italien

Trois internationaux – Tonali, Zaniolo et Fagioli – ont été  entendus par la justice dans le cadre d’une enquête sur les paris illégaux. Les sanctions risquent d’être lourdes et d’autres têtes pourraient tomber.

André Boschetti
par
André Boschetti
L’ex-Milanais Sandro Tonali, récemment transféré à Newcastle United pour environ 70 millions d’euros, fait partie de ces joueurs qui parient sur des sites illégaux.

L’ex-Milanais Sandro Tonali, récemment transféré à Newcastle United pour environ 70 millions d’euros, fait partie de ces joueurs qui parient sur des sites illégaux.

AFP

Le football italien est empêtré dans un nouveau scandale: celui des paris illégaux. Au moment où la Squadra Azzurra et son nouveau sélectionneur, Luciano Spalletti, s'apprêtent à jouer deux matches capitaux - contre Malte ce samedi à Bari puis en Angleterre mardi - en vue d’une qualification pour l’Euro 2024, des policiers, mandatés par le parquet de Turin, sont venus notifier, jeudi en fin de journée, à Sandro Tonali, 24 ans, et Nicolo Zaniolo, 23 ans, qu’ils font l’objet d’une enquête sur des paris sportifs illicites. Les deux joueurs ne font plus partie du cadre de Spalletti.

La brigade mobile de Turin a immédiatement saisi des téléphones portables et des tablettes, afin de passer au crible les mouvements de paris et les conversations de chat qui pourraient allonger encore la liste des joueurs impliqués. Selon la presse italienne, au moins une douzaine d'autres joueurs seraient encore menacés dans le cadre de l'enquête pour avoir parié sur des plateformes non autorisées.

Une nouvelle affaire qui avait commencé à prendre forme la veille, mercredi, quand la presse italienne révélait que Nicolò Fagioli (22 ans), grand espoir de la Juventus et convoqué à une reprise en équipe d’Italie, était soupçonné d'avoir utilisé plusieurs profils différents pour faire des paris sur des plateformes clandestines. Le milieu de terrain a d’ailleurs admis avoir parié sur le football, mais jamais sur les matches de son équipe, la Juventus.

Un sulfureux indic

Cette enquête avait débuté le 30 août dernier lorsque le joueur, via ses avocats, s’était lui-même dénoncé auprès du parquet de la Fédération italienne de football en admettant souffrir d’une addiction au jeu et avoir parié sur différents sites illégaux. Si Fagioli s’est dénoncé, c’est probablement aussi parce qu’il n’a pas vraiment eu d’autres choix: son nom circulait en effet depuis plusieurs jours sur les réseaux sociaux depuis les révélations du sulfureux Fabrizio Corona. L’ex «roi des paparazzi», qui vient de passer dix ans en prison pour extorsion de fonds, notamment au détriment de l’ex-joueur français David Trezeguet, distille depuis plusieurs mois des informations sur l’addiction de certains joueurs aux paris sportifs.

C’est d’ailleurs lui qui a sorti en primeur les noms de Tonali et Zaniolo jeudi, puis celui du Romain Zalewski vendredi. Fabrizio Corona a par ailleurs déjà annoncé que les deux internationaux pariaient sur leurs propres équipes et parfois même sur le match en cours. La justice italienne cherche aussi à découvrir l’identité de la taupe qui informe l’ancien photographe.

L'enquête dans laquelle se sont retrouvés Fagioli, Tonali, Zaniolo et Zalewski concerne notamment la criminalité organisée qui pourrait être à l'origine des paris clandestins.

En Italie, les jeux d'argent ne constituent pas un délit et les paris ne sont pas interdits, même pour les footballeurs, à condition de parier sur des canaux légaux et non sur le sport qu'ils pratiquent, en l'occurrence le football.

En réalité, pour le parquet de Turin, le football et les footballeurs sont tout à fait marginaux : l'enquête dans laquelle se sont retrouvés Fagioli, Tonali, Zaniolo et Zalewski est beaucoup plus large et articulée, et elle concerne notamment la criminalité organisée qui pourrait être à l'origine des paris clandestins. L'enquête criminelle est toujours en cours: la brigade mobile de Turin recueille depuis plusieurs mois déjà des éléments sur un réseau de paris clandestins. Elle commence par l'identification des bookmakers illégaux pour tenter de remonter jusqu'à ceux qui ont illégalement mis en place tout le système en ligne pour collecter les paris.

Quelles sanctions?

Quelles sanctions risquent les joueurs impliqués? Cela dépend. Selon la loi, entre une suspension de trois ans et une amende de 25’000 euros. Mais la sanction peut être réduite en cas de négociation ou de coopération du joueur sous enquête: une position que Nicolò Fagioli a adoptée dès le départ avant de reconnaître ensuite sa responsabilité devant le parquet fédéral.

Quant aux clubs dans lesquels les joueurs impliqués évoluent - ou évoluaient au moment des faits -, ils ne risquent rien – à moins qu’ils aient été au courant des faits et n’aient volontairement pas prévenu la justice .Cela dit, il est clair que les équipes actuelles de Tonali (Newcastle) et Zaniolo (Aston Villa), seraient extrêmement pénalisées en cas de lourdes sanctions. Ils pourraient ainsi se retourner contre, respectivement, l’AC Milan et Rome. 

En Angleterre aussi

Le monde des paris illégaux n’est pas l’apanage des Italiens. En Angleterre, le cas le plus frappant est celui d'Ivan Toney. L'attaquant de Brentford a écopé, en mai dernier, de 11 mois de suspension après avoir violé les règles de paris 262 fois selon le règlement de la Football Association, sur une période allant du 25 janvier 2017 au 23 janvier 2021. Et si ce grand déballage ne faisait que commencer… 

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