Session du ParlementDevenir enseignant primaire ne sera pas plus facile
Le Conseil des États a refusé de justesse une motion du National qui aurait voulu que les titulaires d’une maturité professionnelle puissent accéder sans examen d’admission aux Hautes écoles pédagogiques.
- par
- Christine Talos
Le Conseil des États ne veut pas faciliter les conditions pour pouvoir enseigner au primaire. Il a refusé lundi, par 21 voix contre 19, une motion du National qui aurait voulu que les titulaires d’une maturité professionnelle puissent être admis sans examen aux hautes écoles pédagogiques (HEP) en vue d’une formation d’enseignant au niveau primaire.
Actuellement, les titulaires d’une maturité professionnelle doivent passer un examen d’admission après un an de cours préparatoires pour accéder à une HEP. Les titulaires d’une maturité gymnasiale ou d’une maturité spécialisée dans le domaine de la pédagogie ayant effectué une passerelle en sont dispensés.
Le National avait décidé en mars que les premiers devaient être dispensés de l’examen d’admission, afin de rendre plus attractif le métier d’enseignant et combattre ainsi la pénurie dans ce secteur. «La motion permettrait une équivalence entre maturité gymnasiale ou maturité spécialisée et maturité professionnelle», a expliqué à son tour Maya Graf (Verts/BL).
Pas les compétences
«J’ai un fils de 15 ans qui vient de commencer une école des métiers techniques, en informatique. Il va obtenir un CFC après 4 ans et une maturité professionnelle. Mais s’il y a bien une chose dont je suis sûre en ayant examiné son cursus, c’est qu’il n’aura pas les compétences, à la fin de sa matu, pour entrer directement en HEP», a contré Mathilde Crevoisier Crelier (PS/JU).
«Les diplômés d’une maturité professionnelle ne disposent pas tous de toutes les compétences en culture générale nécessaires aux études dans une HEP», a abondé le conseiller fédéral Guy Parmelin. «L’examen complémentaire apporte la garantie que les étudiants disposent d’une solide culture générale indispensable à la réussite de leurs études», a-t-il ajouté.
Le ministre a rappelé qu’un postulat sur la question a déjà été adopté en mars par le National. Les questions soulevées, les améliorations possibles pour l’accès à la formation des enseignants du niveau primaire, seront notamment examinées par le Conseil fédéral, a-t-il assuré.