FootballRevenu de nulle part, Sion arrache le nul à la 93e
Menés 1-3 par Vaduz, les Valaisans ont sauvé un point inespéré dans les ultimes instants d’un match de folie alors qu’ils évoluaient à dix.
- par
- Nicolas Jacquier
Cinq victoires consécutives en championnat (auxquelles s’ajoute celle obtenue en Coupe à Onex), voilà qui doit vous forger apparemment un moral de vainqueur. Et c’est bien en souhaitant continuer à surfer sur cette vague positive que se trouvait le FC Sion ce vendredi soir en accueillant Vaduz.
Aucune équipe sur cette planète n’échappe au phénomène: quand elle gagne, elle renforce son capital confiance et tout devient plus facile et accessible, en apparence du moins. Parce que tout demeure infiniment fragile et que rien, en tout cas pas l’adversaire, ne vient garantir la poursuite des jours heureux. En matière de résultats, personne ne possède un bâton d’immunité…
Sion se devait donc d’assumer son statut, un rang qu’il a eu bien du mal à tenir. Alors qu’il était sur le point de se faire hara-kiri en se battant lui-même, le club valaisan devait trouver les forces morales pour effacer un passif de deux buts dans les dernières secondes grâce à des réussites de Schmied et Hefti, défenseurs mués en sauveurs. Ce point inespéré ne doit pas masquer les carences apparues durant les 45 minutes initiales.
Sion prend trois buts en 17 minutes
À Tourbillon, Sion avait pourtant commencé par déballer un cadeau similaire à celui qui lui avait été offert dimanche à Bellinzone, déjà sur l’ouverture du score. Cette fois, Sorgic pouvait intercepter une passe latérale mal assurée d’Izik pour Traber pour s’en aller tromper un brin chanceusement Büchel. Début d’une soirée de gala? Non, début des ennuis pour un FC Sion longtemps puni pour sa suffisance.
Surgissant sur un centre de Fehr, Djokic glaçait une première fois l’assistance (10e, 1-1). Dans la foulée, Cavegn profitait d’une incompréhension totale entre Lavanchy (remise en jeu trop faible) et Fayulu (sorti à retardement) pour marquer dans une cage désertée et un angle impossible (22e, 1-2).
Le pire restait à venir, survenu lorsque Djokic, sur un renvoi défensif, décochait une aussi extraordinaire que puissante reprise de volée qui se logeait sous la barre (27e, 1-3). En un gros quart d’heure, la défense réputée infranchissable du leader venait de craquer trois fois, comme cela avait déjà été le cas contre Thoune le 25 septembre lors d’une impardonnable défaite concédée à domicile (2-3).
Baltazar encore expulsé
Comment surmonter pareil K.-O.? Estimant en avoir assez vu, ou inversement, Christian Constantin allait répondre à sa manière en quittant la tribune. Alors que la pluie redoublait, les naufragés de Tourbillon devaient certes se ménager quelques occasions, dont un retourné de Chouaref que Büchel parvenait à dévier du bout du gant, mais on allait en rester là pour une première période à sens unique.
Une période que Sion allait finir en infériorité numérique suite à la très stupide expulsion de Baltazar, réussissant l’exploit d’abandonner ses camarades moins de 18 minutes après les avoir rejoints. Coutumier du fait, le Brésilien compte déjà six cartons rouges depuis son arrivée en Valais. À ce niveau, on ne doit plus parler d’agressivité incontrôlée mais de fautes professionnelles répétées…
Quel caractère
Paradoxalement, et aussi parce que les visiteurs reculèrent, Sion se mit à mieux jouer à 10 qu’au complet. Poussés par leur kop, qui ne cessa de les encourager, les protégés de Didier Tholot crurent plusieurs fois inscrire le but de l’espoir. Cela aurait pu déjà être le cas si l’étrange M. Gianforte avait sifflé un penalty qui semblait pourtant incontestable. De quoi provoquer la colère de Didier Tholot, expédié en tribune pour avoir probablement dit quelques amabilités au quatuor arbitral (87e).
Parti pour perdre ce qui aurait été peut-être plus qu’un match, Sion allait finalement trouver les forces pour revenir grâce à Schmied, puis égaliser dans les arrêts suite à une tête rageuse de Hefti et la complicité du gardien.
3-3 final, Sion a démontré qu’il n’avait rien perdu de son caractère. Après la pause internationale, le leader de Challenge League reprendra le championnat à Aarau.