Conférence de ZelenskyCéline Vara: «Ce fut un moment très fort et bouleversant»
Malgré la tension autour de la visioconférence avec Volodymyr Zelensky, les parlementaires présents ont été très touchés.
- par
- Eric Felley
«Ce fut un moment très fort et bouleversant…» Peu après les dernières salves d’applaudissements, à la fin de la visioconférence du président ukrainien Volodymyr Zelensky, la conseillère aux États, Céline Vara, était encore troublée: «Nous sommes dans notre petite Suisse calme face à cet homme qui porte le fardeau de tous les espoirs de son peuple».
Après ce discours, l’atmosphère dans les couloirs du Palais fédéral était détendue et les parlementaires soulagés par la bonne tournure du rendez-vous. Le président du groupe PLR, Damien Cottier (PLR/NE), était satisfait de cet échange à distance: «Il était important de l’écouter, et surtout parce qu’il a parlé de paix, qui est l’ADN de la Suisse. Mais pour l’instant la situation est celle-ci: si l’Ukraine arrête de se battre, il n’y a plus d’Ukraine, si la Russie arrête de se battre, il n’y a plus de guerre».
«Excellent»
Pour le chef du groupe socialiste Roger Nordmann (PS/VD), le discours du président ukrainien a été «excellent»: «Il a bien compris les Suisses. Il a parlé des choses que l’on peut faire, permettre la réexportation d’armes, l’importance des sanctions ou des activités de déminage. Il a parlé d’organiser un sommet de la paix. Nous avons bien fait de l’écouter. L’UDC a eu tort de ne pas venir, mais cela montre sa vassalisation à Vladimir Poutine».
«Mascarade»
Le groupe UDC, en effet, a mis en application son boycott annoncé depuis plusieurs jours. Deux élus sont tout de même venus: Andreas Aebi (UDC/BE) et Germann Hannes (UDC/SH). Le matin même le conseiller national Jean-Luc Addor avait confirmé sur la RTS: «Je ne vais en tout cas pas participer à cette espèce de mascarade, cette mise en scène tout à fait inacceptable. Je considère que c’est une forme d’ingérence dans nos affaires politiques. Je ne veux pas d’une allocution, ni du président Zelensky, ni du président Poutine».
Pour son compatriote Benjamin Roduit (C/VS), membre du Bureau du Conseil national qui a organisé cette conférence, c’est un succès: «Pour moi, si Poutine voulait s’adresser à ce Parlement, j’y serai aussi favorable… Je retiens surtout la proposition de Zelensky d’un sommet mondial pour la paix et de la compétence de la Suisse en la matière».
Cette visioconférence s’est finalement déroulée sans perturbation. On s’attendait à ce que le groupe UDC vienne et quitte la salle au moment de la prestation de Zelensky, mais cela n’a pas été le cas. Des mesures de sécurité avaient été prises pour interdire l’accès à la salle des pas perdus et aux antichambres du Conseil national. Les cyberattaques de ces derniers jours contre des sites institutionnels en Suisse avaient contribué à faire monter la tension.