Hockey sur glace: Quand le banc zougois précipite la défaite des siens 

La finale des play-off de National League a débuté sur les chapeaux de roue lundi soir à la Bossard Arena. D’une rare qualité, le premier duel entre Zoug et Zurich (2-3) a tenu toutes ses promesses. Il a même basculé dans l’irrationnel lorsque Chris Baltisberger (58’31’’) et Justin Azevedo (59’58’’) ont totalement renversé le champion de Suisse en titre.

Décisives, ces deux réussites sont d’ailleurs étroitement liées. Car le coaching staff zougois a fait appel à l’arbitrage vidéo sur l’égalisation des ZSC Lions pour une supposée interférence du No 14 zurichois sur Leonardo Genoni. Problème? Le banc de l’équipe de Suisse centrale a hésité sur le motif de sa contestation au moment d’actionner sa requête auprès des arbitres.

«Apparemment, il y aurait eu un moment de flottement sur le banc zougois au moment de prendre le coach challenge, avance Didier Massy. Car avant le but de Chris Baltisberger, le puck aurait touché le filet derrière le but zougois et serait donc sorti de la surface de jeu. Du moins selon le staff de l’EVZ. Mais, dans la précipitation, Josh Holden – en charge de cet aspect – et son assistant présent en tribune ont demandé aux arbitres d’analyser l’obstruction sur le gardien.»

Un choix perdant étant donné que Daniel Stricker et Michael Tscherrig ne se sont pas déjugés. Comme le veut le règlement dans ces cas-là, une pénalité mineure a été infligée à la formation dirigée par Dan Tangnes, laquelle a encaissé le but décisif au cours de cette même infériorité numérique.

Mais comment expliquer un tel raté de la part du coaching staff zougois, lui qui ne manque pourtant pas d’expérience à ce niveau? «Il faut savoir que l’entraîneur n’a le droit qu’à un seul coach challenge par arrêt de jeu, rappelle l’ancien arbitre valaisan. Il ne lui est donc pas possible de demander d’analyser d’abord une situation litigieuse, puis une autre. Dans notre cas de figure, Zoug a dû choisir entre l’interférence sur le gardien et l’arrêt de jeu dû à la sortie du puck de l’aire de jeu.»

Malgré les images télévisuelles à disposition, il est difficile d’assurer avec certitude que le palet à bel et bien touché le filet de protection.

«Ce dernier pose problème à Zoug car il est noir, glisse Didier Massy. Il est donc très difficile pour les arbitres de voir si le puck touche voire frôle le filet, notamment lorsqu’il le longe. Toujours est-il que, si c’est le cas et si c’est perçu par les arbitres, alors ça doit engendrer un arrêt de jeu. Ça ne veut toutefois pas dire que si Zoug avait utilisé son coach challenge pour cette supposée erreur, il aurait été gagnant. Car pour changer une décision, l’arbitre doit être sûr. Or, même avec la vidéo, il n’est pas évident d’affirmer que le puck a touché ou non le filet.»

L’histoire ne dit pas si le club de Grégory Hofmann, auteur de l’ouverture du score lundi soir, va changer la couleur de ses filets en vue de l’acte III prévu vendredi à la Bossard Arena. En revanche, une chose est sûre: le coaching staff zougois a précipité la défaite des siens.

«Dan Tangnes et ses assistants auraient effectivement eu meilleur temps de ne pas prendre de coach challenge et d’aller en prolongation, confirme l’ancien joueur de Sierre et Lugano. Ils n’auraient en tout cas pas dû contester l’interférence car il n’y a eu aucun contact entre Chris Baltisberger et Leonardo Genoni. À aucun moment le joueur zurichois n’a touché – avec la caméra de derrière, on voit bien que son coude passe au-dessus de l’épaule du portier – ni n’est entré dans le territoire du gardien.»

Les Zougois, défaits pour la première fois depuis le début des play-off, oseront-ils à nouveau faire appel à l’arbitrage vidéo au cours des prochains matches? Pour un tel résultat, les ZSC Lions doivent certainement l’espérer.