DocumentaireL’histoire à l’envers de l’Ordre du Temple solaire
La RTS diffuse dès ce mercredi une série en quatre épisodes consacrée à l’Ordre du Temple solaire sous un angle nouveau. Tout commence à la «Fraternité de la pyramide» dans la campagne genevoise.
- par
- Eric Felley
«La Fraternité, ou l’OTS comme vous ne l’avez jamais vu». L’OTS, c’est bien sûr l’Ordre du Temple solaire. La RTS diffuse ce mercredi 8 février les deux premiers épisodes d’un documentaire consacré à cette célèbre affaire criminelle, dominée par un occultisme finalement suicidaire.
En Suisse, cet «ordre» s’est fait connaître le jour où ses membres ont décidé de partir en fumée et de quitter la terre pour la planète Sirius. Dans la nuit du 4 au 5 octobre 1994, deux incendies se sont déclarés en Suisse romande. Le premier dans une ferme à Cheiry (FR), le second dans des chalets à Salvan (VS). 23 corps furent découverts à Cheiry et 25 à Salvan. D’autres rituels mortels ont eu lieu ensuite en France et au Canada. Au total, l’OTS a laissé derrière lui 74 personnes sans vie.
Avec Michel Tabachnik
Depuis, un nombre considérable de documentaires ont été consacrés à cette affaire illustrant l’aspect sectaire du groupe et la manipulation exercée par ses dirigeants vis-à-vis des membres. Les noms de Joseph (Jo) Di Mambro et Luc Jouret, tous deux décédés en octobre 1994, devinrent familiers. Pour avoir été proche de ces personnes, le chef d’orchestre Michel Tabachnik est aussi régulièrement cité tout au long de cette histoire. Il s’exprime d’ailleurs dans le quatrième épisode de la série.
Ce nouveau documentaire, réalisé par les journalistes Pierre Morath et Éric Lemasson, propose une relecture moins clivante de ces événements. Ils s’attachent à la genèse de l’OTS dans le contexte historique à travers quatre épisodes, dont deux sont diffusés ce mercredi sur la RTS et les deux autres le 15 février. «Une série tournée du point de vue des protagonistes de l’époque, avec des images d’archives et des témoignages inédits», précise la RTS.
Dans la campagne genevoise
Mais pourquoi une énième enquête sur cette histoire? Selon Pierre Morath: «On avait tout pour raconter cette histoire à rebours, depuis le début et non pas, comme c’était le cas jusqu’ici, depuis la fin, à savoir les morts et les massacres», déclare-t-il à l’émission «Médialogues» sur La Première. La série commence donc 20 ans avant le voyage sur Sirius. Nous sommes en 1975, au sein d’un groupe appelé la «Fraternité de la pyramide» dans la campagne genevoise, où ses membres s’intéressaient à l’écologie, l’ésotérisme et la spiritualité dans une ambiance «bon enfant». Lui succède en 1977 la Fondation Golden Way (dont Michel Tabachnik était président) qui faisait l’objet à l’époque d’un intérêt médiatique, notamment sur la RTS.
Cependant, ce mouvement conservait une face bien moins visible sous la conduite de son étrange «médium», Jo Di Mambro.