Royaume-UniUne infirmière sur le banc des accusés pour le meurtre de sept nouveau-nés
Lucy L., 32 ans, dont le procès s’est ouvert lundi à Manchester, aurait tué sept nourrissons entre 2015 et 2016 en leur injectant de l’insuline. Elle aurait aussi tenté d’en tuer dix autres.
Le procès d’une infirmière britannique suspectée des meurtres de sept nouveau-nés – cinq garçons et deux filles – et de tentatives de meurtre sur dix autres bébés dans un hôpital anglais s’est ouvert lundi à Manchester, dans le nord-ouest de l’Angleterre. Lucy L., 32 ans, est accusée d’avoir administré indûment de l’insuline à ces 17 nourrissons entre 2015 et 2016, alors qu’elle travaillait dans un service de néonatologie.
Devant les jurés, le procureur Nick Johnson a expliqué que le service de néonatalogie de l’hôpital Countess of Chester (nord-ouest de l’Angleterre) avait observé une hausse «significative» du taux de mortalité et du nombre de pertes de conscience de nourrissons à partir de janvier 2015 et pendant 18 mois. «Il s’agit d’un hôpital comme il y en a beaucoup au Royaume-Uni, mais contrairement aux autres hôpitaux et aux autres services de néonatologie dans le pays, il y avait une empoisonneuse dans le service de l’hôpital de Chester», a affirmé le magistrat.
Une hausse des décès inexpliquée
Des consultants en pédiatrie s’étaient inquiétés depuis juin 2015 du nombre plus élevé que d’habitude de décès de nouveau-nés, dont plusieurs étaient qualifiés d’«inexpliqués» ou «inattendus», selon un rapport publié en juillet 2016 par le Collège royal de pédiatrie et de santé infantile.
«Après avoir recherché une cause, les consultants ont remarqué que les décès ou les pertes de conscience avaient un dénominateur commun», a expliqué aux jurés Nick Johnson devant la Cour de Manchester. «La présence d’une infirmière, et cette infirmière était Lucy L.», a-t-il expliqué, soulignant que les décès avaient pour beaucoup eu lieu la nuit, quand elle était de garde. «Quand Lucy L. a été passée à des horaires de jour, les pertes de conscience et décès sont passés à des horaires de jour», a-t-il ajouté.
«Elle était la présence malveillante constante»
Lucy L. avait été arrêtée puis inculpée en novembre 2020 dans le cadre de l’enquête sur le décès des nourrissons, après avoir déjà été interrogée deux fois en 2018 et 2019, sans suite à l’époque. Selon une étude, deux bébés ont été empoisonnés avec de l’insuline et «la seule conclusion plausible» est un empoisonnement délibéré, selon Nick Johnson. «Il ne s’agit pas d’un accident», a-t-il ajouté. «Ils étaient tous l’œuvre, selon nous, de la femme présente dans le box des accusés. Elle était la présence malveillante constante lorsque les choses ont pris une mauvaise tournure pour ces 17 enfants.»