Cinq millions de Burkinabés ont besoin d’aide urgente

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Burkina FasoCinq millions de personnes ont besoin d’aide urgente

Sur le plan humanitaire, le représentant de l’ONU a tiré la sonnette d’alarme: au Burkina Faso, des villes sont soumises au blocus de groupes djihadistes. Un cinquième de la population en pâtit.

Les attaques djihadistes au Burkina Faso provoquent le déplacement de très nombreux civils.

Les attaques djihadistes au Burkina Faso provoquent le déplacement de très nombreux civils.

AFP

De retour d’une visite à Djibo, dans le nord du Burkina Faso, Martin Griffiths, sous-secrétaire général de l’ONU chargé des Affaires humanitaires, a dépeint une situation alarmante. Selon lui, si l’ONU a pu fournir de la nourriture à 1,8 million de personnes, cette année, «près de 4,9 millions de personnes ont besoin d’aide urgente – un cinquième de la population du Burkina – et près de 10% de la population a été contrainte de fuir son foyer».

À Djibo, «il n’y avait pas de denrées au marché, et il n’a pas été possible» de récolter beaucoup de vivres «dans la région. Le bétail a été emporté. Des mères sont obligées de nourrir leurs enfants avec des feuilles et du sel», a-t-il expliqué lors d’une conférence de presse à New York, retransmise en ligne. «Même les feuilles se font rares. Des femmes nous ont expliqué qu’elles sortaient la nuit dans les villages alentour pour nourrir leurs enfants, risquant des attaques, des viols et la mort.»

«Fléau similaire» dans des dizaines de localités

Depuis plusieurs mois, la ville de Djibo est soumise à un blocus des djihadistes, qui ont coupé les principaux axes y menant, en faisant sauter des ponts. La population de la ville – autour de 300’000 habitants – a triplé en quelques années, avec l’arrivée de déplacés internes chassés par des attaques djihadistes.

«La situation à Djibo n’est pas unique. Des dizaines de localités au Burkina font face à un fléau similaire: des routes bloquées par la présence de groupes armés, qui laissent la population sans nourriture, médicaments ou services essentiels», selon Martin Griffiths.

La junte veut prendre les «mesures nécessaires»

Lors de sa visite au Burkina Faso, il a rencontré le nouvel homme fort du pays, le capitaine Ibrahim Traoré, arrivé au pouvoir par un putsch, le 30 septembre, et qui a annoncé vouloir reconquérir «les territoires occupés par ces hordes de terroristes». Martin Griffiths a indiqué que le capitaine Traoré s’était engagé à prendre «les mesures nécessaires» pour que l’ONU puisse remplir ses «obligations» humanitaires.

Le Burkina Faso est pris, depuis 2015, dans une spirale de violences attribuées à des mouvements djihadistes affiliés à Al-Qaïda et au groupe État islamique.

(AFP)

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