ClimatLa Suisse doit prendre des mesures chocs, selon Greenpeace
L’organisation réagit au rapport du GIEC et rappelle que notre pays a déjà vu sa température monter de 2 °C alors qu’il est encore trop dépendant des énergies fossiles.
- par
- Comm/M.P.
Le nouveau rapport des experts de l’ONU pour le climat (GIEC) a été publié aujourd’hui et il démontre que les impacts de la crise sont déjà catastrophiques pour des millions de personnes et rappelle l’urgence d’agir immédiatement. «Le diagnostic du GIEC est illustré par la situation de la Suisse où les symptômes inquiétants se multiplient depuis des décennies dans l’indifférence générale», rappelle Georg Klingler, expert climat et énergie chez Greenpeace Suisse dans un communiqué
En Suisse, le réchauffement climatique est déjà de près de 2 °C avec des impacts importants. Les glaciers alpins sont en voie de disparition. Les risques sanitaires augmentent avec la croissance des populations d’insectes vecteurs de maladies. Les phénomènes météorologiques extrêmes, comme les sécheresses, les inondations et les canicules se multiplient, augmentant les risques sanitaires, en particulier pour les personnes âgées qui sont parmi les premières touchées par le réchauffement dans notre pays.
10 ans pour changer d’énergies
«Notre dépendance aux énergies fossiles est la cause de la fièvre qui touche actuellement la planète. Il existe pourtant des remèdes qui permettent d’en sortir. Il est crucial de les appliquer immédiatement», ajoute Georg Klingler. Cela pourrait permettre à la Suisse de sortir de cette dépendance d’ici une décennie.
Selon des modélisations de Greenpeace, il est possible de produire 38 térawattheures par an (TWh/a) d’ici à 2035 avec des nouvelles énergies renouvelables, principalement du solaire. Combiné à des efforts en termes d’efficacité énergétique et de mobilité douce, un tel développement permet de réduire d’un peu moins de 75% les émissions de gaz à effet de serre du pays en seulement dix ans, et cela sans menaces pour la biodiversité et les paysages naturels et en maintenant une bonne qualité de vie, ajoute l’organisation écologiste. Il permet également de renforcer l’économie en investissant localement les milliards dépensés actuellement dans des pays tiers pour l’approvisionnement en pétrole et en gaz.
Une responsabilité de pays riche
«En tant que pays riche, nous devons agir immédiatement! C’est notre responsabilité par rapport aux pays moins bien dotés et aux générations futures. Prendre les résultats du GIEC au sérieux signifie prendre des mesures. Le Conseil national a le pouvoir d’accepter l’initiative des glaciers». Cette dernière demande d’ancrer les objectifs de l’accord de Paris sur le climat dans la Constitution. «Le Conseil des États doit décider d’un développement nettement plus important des énergies renouvelables et le Conseil fédéral doit mettre en œuvre une loi accélérant les efforts de protection du climat. Les années à venir sont les plus importantes pour contrer la crise climatique».
L’expert de Greenpeace va plus loin, en énumérant d’autres mesures «aux résultats spectaculaires». «Rendre climato-compatibles les activités de la place financière, changer nos habitudes alimentaires, sortir de la culture du jetable et développer l’économie circulaire n’en sont que quelques exemples. Parallèlement, il faut veiller à ce que les analyses des scientifiques soient présentées de manière compréhensible pour la population, car c’est elle qui doit finalement soutenir les mesures. Nos conditions d’existence et celles de nos enfants dépendent de notre capacité à administrer rapidement le traitement de choc dont a besoin notre pays face à la crise climatique».