L’Iran interdit la diffusion d’un film iranien en compétition à Cannes

Publié

CinémaL’Iran interdit la diffusion d’un film iranien en compétition à Cannes

«Leila et ses frères» dresse le portrait d’une famille pauvre dans une République islamique plongée dans une profonde crise économique.

Le gouvernement iranien a interdit mercredi la projection du film «Leila et ses frères», qui avait été en compétition en mai pour la Palme d’or au Festival de Cannes, a appris l’AFP de sources officielles. Le long métrage «a été interdit par l’Organisation cinématographique du pays conformément à la loi», a indiqué le ministre iranien de la Culture, Mohammad-Mehdi Esmaïli, cité par l’agence officielle Irna.

Réalisé par Saeed Roustaee, «Leila et ses frères» avait participé récemment au Festival de Cannes, où il avait reçu le prix FIPRESCI (jury de la Fédération internationale de la presse cinématographique).

Ce long métrage de près de trois heures, dresse le portrait d’une famille pauvre au bord de l’implosion, dans un Iran plongé dans une profonde crise économique.

Les autorités cinématographiques iraniennes ont indiqué avoir interdit le film «jusqu’à nouvel ordre» pour avoir «enfreint les règles en participant sans autorisation à des festivals étrangers (…) à Cannes et ensuite à Munich». Selon l’Organisation, le film ne peut obtenir un permis de diffusion, compte tenu du «refus» du réalisateur de «corriger» son ouvrage, comme le ministère lui avait demandé.

Protestation auprès de la France

Lors d’une interview à l’AFP pendant le festival fin mai, M. Roustaee avait laissé entendre que la sortie du film en Iran n’était pas encore autorisée.

Saeed Roustaee, 32 ans, est notamment connu pour avoir réalisé en 2021 «La loi de Téhéran», un film policier sur le business de la drogue et sa répression par l’État iranien.

Début juin, l’Iran a annoncé avoir protesté auprès de la France contre la sélection par le Festival de Cannes du film «Les nuits de Mashhad» d’Ali Abbasi qui raconte l’histoire d’un tueur en série de prostituées dans la principale ville sainte du pays. L’actrice iranienne Zar Amir Ebrahimi a d’ailleurs remporté le prix d’interprétation féminine à Cannes en 2022 pour son rôle de journaliste pugnace dans ce thriller.

De grands réalisateurs iraniens ont été récompensés à Cannes comme Abbas Kiarostami (qui a remporté la Palme en 1997) et Asghar Farhadi, qui a remporté deux fois l’Oscar du meilleur film en langue étrangère et faisait partie du jury cette année.

(AFP)

Ton opinion