Streaming«Pam & Tommy»: du X sur Disney+
Alerte! La nouvelle série sur l’histoire de la sextape de Pamela Anderson et Tommy Lee ne cache rien et se regarde très bien.
- par
- Laurent Flückiger
La couleur avait été annoncée dès le début. Série tirée d’une histoire vraie, «Pam & Tommy» prévoyait de revenir spécifiquement sur le scandale de la sextape de Pamela Anderson et Tommy Lee. Les images de la lune de miel en 1995 de la star d’«Alerte à Malibu» et du batteur de Mötley Crüe avaient été divulguées à l’époque et elles étaient particulièrement chaudes. Après avoir visionné les trois premiers épisodes, on ne s’attendait pourtant pas à ce que le résultat frôle le X.
Pam est interprétée par Lily James («Cendrillon», «Baby Driver»), Tommy par Sebastian Stan (le Soldat de l’Hiver dans les «Captain America») et les deux sont particulièrement ressemblants physiquement. L’actrice incarne aussi très bien la naïade qui cède avec plein d’espoir aux avances d’un rockeur qui veut tout tout de suite et le fait à fond (et défoncé). Le comédien d’origine roumaine prend un malin plaisir à jouer l’exagération. Et n’oublions pas le troisième protagoniste de l’histoire: Rand. Après avoir été engagé pour transformer la chambre à coucher des deux stars puis été viré, il se venge en volant leur coffre-fort et tombe, par hasard, sur la fameuse cassette. Seth Rogen – avec une coupe mulet – est parfait dans le rôle.
Tommy dialogue avec son sexe
La première moitié du premier épisode est assez soft. Tommy Lee se balade en slip bien moulant et on voit Rand se masturber chez lui devant des femmes à la poitrine exagérément siliconée. Celle qui a fait la célébrité de Pam est, elle, absente des images. C’est quand le personnage joué par Seth Rogen se rend chez une connaissance pour pouvoir lire la VHS qu’il a volée que «Pam & Tommy» envoie sa première décharge. «T’es là pour bosser? Menuiserie ou anal?» lui demande-t-on. Oui, Rand était un acteur porno qui a, dans les années 90, joué dans plus de 70 films pour adultes. La sextape de la lune de miel est lancée sur l’écran, la série aussi.
À partir de là, c’est la découverte de Pamela nue par Tommy et plus grand-chose ne sera caché. Et en tout cas pas le pénis de la rockstar. C’est la scène totalement déjantée de l’épisode 2: le batteur de Mötley Crüe, sous ecstasy, discute avec son sexe pour savoir si Pamela est la bonne. L’engin, mouvant, répond. Le dialogue (et ses gros plans), qui dure presque deux minutes, est une adaptation d’un passage du livre autobiographique «Tommyland» publié en 2005, rappelle «Variety».
L’industrie du X
«Pam & Tommy» est aussi le reflet de l’industrie du film pornographique des années 90 et le boom des VHS pour adultes, puisqu’on voit Rand user de ses contacts dans le milieu pour trouver le moyen de sortir la fameuse sextape et de se faire de l’argent avec – attention à la belle brochette de looks de producteurs. On découvre aussi les débuts du commerce sur le World Wide Web et ses promesses presque infinies. Belles promesses aussi qu’offrent ces trois premiers épisodes (sur huit au total) drôles, passionnants et un peu cinglés. Craig Gillepsie («Moi, Tonya», «Cruella»), qui signe la réalisation, y est sûrement pour beaucoup.
C’est donc bien du X, de près et de loin, que l’on voit sur Disney+. Disponible sur Hulu aux États-Unis, «Pam & Tommy» est en effet disponible en Suisse sur le canal Star. Et il est plutôt cocasse de la voir proposée sur l’écran d’accueil aux côtés des «Simpson» ou du dernier classique d’animation «Encanto». Cocasse aussi que le premier avertissement qui s’affiche au lancement soit: «comporte des scènes avec consommation de tabac». Pas de panique, cependant, la minisérie est interdite aux moins de 16 ans et n’apparaîtra sur le profil de votre enfant. Par contre, il peut toujours visionner une vieille VHS d’«Alerte à Malibu».