Guerre en UkraineLondres sait les risques d’escalade en cas de livraison d’avions à Kiev
Le gouvernement britannique a confirmé qu’il fallait être prudent avec la livraison de jets, préférant d’abord former les pilotes ukrainiens. Il a aussi rejeté sur la Russie la responsabilité de toute escalade.
À l’occasion d’une visite surprise du président ukrainien, Volodymyr Zelensky, mercredi, le Royaume-Uni a annoncé la prochaine formation de pilotes de chasse ukrainiens à l’utilisation d’appareils aux normes de l’OTAN et a promis d’étudier la possibilité de futures livraisons «à long terme» d’avions réclamés par l’Ukraine.
«Nous prenons ces décisions prudemment et après mûre réflexion. Nous sommes conscients des potentiels risques d’escalade», a assuré le porte-parole du Premier ministre Rishi Sunak à la presse, interrogé sur les réticences de certains alliés occidentaux de Kiev. «Tout ce que nous faisons prend en compte les potentiels risques d’escalade, mais, une fois de plus, je voudrais souligner que c’est la Russie, et non l’Ukraine ou l’OTAN, qui provoque une escalade de la situation.»
Mercredi, Rishi Sunak a souligné que «rien» n’était «exclu» concernant l’aide militaire à Kiev et que la livraison d’avions, demandée par Volodymyr Zelensky devant le Parlement britannique, faisait «bien sûr partie des discussions».
Sur trois ans
Londres estime que la formation de pilotes prendra trois ans, les militaires ukrainiens étant habitués à des appareils de conception soviétique, et non aux normes de l’OTAN. «Le Royaume-Uni n’a pas dit qu’il allait forcément envoyer des avions de combat à l’Ukraine», a déclaré le ministre de la Défense, Ben Wallace, en visite à Rome. «Ce qui est dit, c’est que nous allons commencer l’entraînement pour améliorer la résilience de l’Ukraine probablement après le conflit.»
L’ambassade de Russie au Royaume-Uni a promis mercredi, une «réponse» si Londres se décidait à envoyer des avions de combat à l’Ukraine: «Je voudrais rappeler aux responsables à Londres que dans un tel scénario, la moisson sanglante du prochain cycle d’escalade sera sur votre conscience, ainsi que les conséquences militaires et politiques pour le continent européen et le monde entier.»
Après s’être décidés, en janvier, à fournir des chars lourds à l’armée ukrainienne, les alliés occidentaux de Kiev se montrent réticents à sauter un nouveau pas en lui fournissant des avions, Joe Biden notamment ayant exclu cette option en l’état.