Hockey sur glaceÀ Fribourg, c’est la foire à la saucisse à chaque match
Combien de litres de bière sont vendus un soir de match à la BCF Arena. Quels sont les défis pour les buvettes en play-off? Le responsable de la gastronomie à Fribourg-Gottéron fait le point avant l’acte V (dimanche à 20 heures).
- par
- Ruben Steiger
«Le match de rêve pour nous, c’est une prolongation qui se termine rapidement par une victoire de Fribourg.» Ces mots prononcés sur le ton de la boutade sont ceux de Frédéric Andrey, le responsable de la gastronomie de Fribourg-Gottéron, au moment d’évoquer le scénario idéal pour son secteur lors des rencontres de play-off.
Mercredi, à l’occasion de l’acte III du quart de finale, l’homme a presque été entendu, puisqu’un but a été inscrit après moins de trois minutes de jeu dans le temps supplémentaire, mais par le Luganais Arttu Ruotsalainen. «Les supporters ne sont pas restés boire la bière de la victoire après la partie, raconte-t-il. Mais la pause de 18 minutes entre le troisième tiers et la prolongation nous a permis de vendre pour 10’000 francs de consommation.»
Les matches du mardi rapportent plus que ceux du samedi
Compte tenu de l’argent généré par les boissons et la nourriture les soirs de match, entièrement reversé au mouvement junior à l’issue de la saison, une question vient forcément en tête: la tenue de cet acte V, au lieu d’une série bouclée 4-0, est-elle considérée positivement? «Pour la gastronomie ou pour la billetterie, c’est très bien. Mais en tant qu’employé du club, je ne souhaite que le succès pour Gottéron. D’autant plus que les ventes sont meilleures les soirs de victoire.»
De plus, ce duel supplémentaire se déroulera un dimanche, le plus mauvais jour en ce qui concerne le chiffre d’affaires des buvettes et des restaurants. Par rapport à un vendredi, le jour où les gens consomment le plus, les recettes y sont environ 30% plus faibles.
De façon assez surprenante, les matches du mardi rapportent un brin plus que ceux du samedi. «En semaine, beaucoup d’entreprises invitent leurs clients, alors que le week-end, le public est plus familial», explique Frédéric Andrey.
Entre 5000 et 6000 litres de bière vendus par match
Avec une clientèle aussi différente, les ventes de chaque produit ne sont pas forcément identiques chaque soir. Mais des tendances se dégagent. Environ 1500 portions de frites, 800 saucisses, 1200 hamburgers, 1200 fondues, 1000 sandwichs et 1500 hot-dogs sont consommés chaque match à la BCF Arena.
«Pour la bière, on tourne entre 5000 et 6000 litres par rencontre. Sur la saison, la moyenne est à 0,64 litre par supporter. C’est le deuxième plus haut total de National League», détaille le responsable. Seuls les supporters du HC Ajoie font mieux. «Les Jurassiens sont les premiers sur la fête», ajoute-t-il en rigolant.
Les chiffres donnent le tournis. Pour servir les 9095 spectateurs présents dans l’enceinte, le club fait appel à 220 collaborateurs chaque soir parmi les 350 personnes, principalement des étudiants, employées à intervalle régulier selon les disponibilités.
Les play-off: un casse-tête organisationnel
Il existe une autre raison pour laquelle Frédéric Andrey n’aurait pas souhaité qu’un acte V ait lieu: le casse-tête organisationnel qu’il engendre. «On a su seulement mercredi à 23 heures que ce match aurait lieu et le délai jusqu’à dimanche est court. Jeudi, il a fallu faire toutes les commandes et convoquer le personnel. C’était un peu la croix et la bannière.»
Car Fribourg-Gottéron ne vend que des produits frais dans ses buvettes, cela implique des livraisons de marchandises avant chaque partie. Heureusement pour lui, la patinoire affiche en permanence guichets fermés (9095 spectateurs). De quoi grandement lui faciliter la tâche lors des commandes.
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En play-off, contrairement au championnat, le responsable de la gastronomie doit également composer avec la problématique des prolongations continues qui peuvent durer jusqu’au bout de la nuit. «Notre politique est de garder toutes les buvettes ouvertes, souligne-t-il. Mais on peut diminuer le personnel au fil du match. Comme on a 95% d’étudiants, on laisse partir ceux qui ont des examens ou des choses importantes le lendemain.»
Bien qu’ils compliquent l’organisation, les play-off ont quand même du bon. «Les consommations augmentent de 10 à 15% à ce moment de la saison», conclut Frédéric Andrey.
À l’heure actuelle, en raison de l’égalisation de Lugano dans la série (2-2), le responsable de la gastronomie ne sait pas encore s’il devra organiser un autre match de play-off. Une victoire dimanche (20 heures) lui offrira à coup sûr un acte VII ou une qualification en demi-finales.