BangladeshUn gigantesque incendie dévaste un marché aux vêtements
Des équipes de l’armée de terre, de la marine et de l’armée de l’air ont été déployées pour aider à maîtriser un incendie qui ravage un marché de Dacca, au Bangladesh.
Des centaines de pompiers sont parvenus à maîtriser, mardi à Dacca, capitale du Bangladesh, un gigantesque incendie qui a dévasté un marché aux vêtements populaires, après plusieurs heures de lutte contre l’infernal brasier.
Selon le chef des sapeurs-pompiers du pays, le général-brigadier Main Uddin, l’incendie a pu être maîtrisé grâce aux 600 pompiers mobilisés dans toute la ville et sa région pour combattre le feu qui s’était déclaré vers 2 heures du matin (heure suisse).
Pendant plus de six heures, ils ont lutté contre les flammes tandis qu’un vent violent propageait l’incendie à d’autres bâtiments et asphyxiait de fumée noire les vieux quartiers de la capitale. Des centaines de badauds s’étaient massés à proximité pour observer le sinistre. «Une foule surexcitée et un manque d’eau» ont rendu les opérations difficiles, a ajouté Main Uddin.
Les propriétaires de magasins et les responsables des sapeurs-pompiers ont déclaré que le célèbre marché de Bongo Bazar, datant de 1980, et trois petits marchés adjacents avaient été dévastés. Au moins 11 personnes ont été blessées, dont cinq pompiers, a indiqué l’inspecteur de police Bacchu Mia, précisant que «leur état n’était pas critique».
Vêtements partis en fumée
Le QG des sapeurs-pompiers, tout proche, a été attaqué par un groupe de commerçants en colère à coups de pierres, a rapporté le porte-parole de la police de Dacca, Faruq Ahmed. Quelque 450 agents ont dû être déployés pour lutter contre cette faute et interrompre le pillage de vêtements. «Nous les avons dispersés», a ajouté la même source, expliquant que ces gens étaient sans doute frustrés par la lenteur à maîtriser l’incendie.
Les quatre marchés, situés à Fulbaria, l’un des quartiers les plus concernés de la ville, abritaient des milliers de boutiques de vêtements, selon des commerçants. «Des milliers de crores (des centaines de millions de dollars) de vêtements sont partis en fumée», a déclaré à la presse Helal Uddin, président de l’association des propriétaires de commerces.
Selon le général-brigadier Main Uddin, le marché de Bongo Bazar, rempli de vêtements et conçu en madriers et fer-blanc, présentait un «risque» d’incendie signalé dès 2019. «Depuis, nous lui avons envoyé 10 lettres (d’avertissement)», a affirmé Main Uddin.
«J’ai tout perdu»
Des équipes de l’armée de terre, de la marine et de l’armée de l’air ont été déployées pour aider à maîtriser l’incendie, selon les autorités militaires. «Un hélicoptère de l’armée de l’air du Bangladesh s’est également joint aux efforts de lutte contre l’incendie», a déclaré un porte-parole militaire.
Les propriétaires de magasins sont sous le choc, assis sur la chaussée en larmes, désespérés de voir partir en fumée les stocks de vêtements qu’ils comptaient vendre pour l’Aïd, la plus importante fête musulmane de l’année. «J’ai tout perdu. J’ai emprunté 1,5 million de takas (12’760 francs suisses environ) pour acheter des vêtements pour l’Aïd», a déclaré en pleurs le propriétaire d’une échoppe.
Fuites de bouteilles de gaz
Bongo Bazar est l’un des principaux marchés de Dacca où les vêtements, produits pour les grandes marques occidentales dans les usines du Bangladesh et rejetés au contrôle qualité, sont vendus à des prix dérisoires. Les incendies et les explosions dus aux fuites de bouteilles de gaz, aux climatiseurs défectueux et à un mauvais câblage électrique sont fréquents au Bangladesh.
Le mois dernier, au moins 23 personnes ont été tuées dans une explosion sur un marché central de la capitale, un accident imputé à une mauvaise conduite de gaz. En 2022, un incendie qui s’est déclaré dans un dépôt de conteneurs de la ville portuaire de Chittagong a tué plus de 50 personnes.