Credit Suisse: plus de 7 milliards de perte en 2022

La pensée positive: c’est l’attitude adoptée par la banque Credit Suisse au moment d’annoncer ses résultats 2022, jeudi matin. Le titre de son communiqué de presse? «Le Credit Suisse enregistre de solides progrès sur les priorités stratégiques». Pourtant, les chiffres sont durs. La perte nette de l’année 2022 est de 7,3 milliards de francs, contre une perte de 1,65 milliard en 2021. C’est le plus mauvais résultat depuis la crise de 2008.

Une «perte abyssale» selon l’agence économique AWP, une «année de l’horreur» pour les journaux de Tamedia: les titres contrastent avec l’optimisme de la communication de la banque. Les fonds sous gestion ont fondu. Credit Suisse a perdu des capitaux à hauteur de 132 milliards et en a vu arriver 30 milliards. La banque gère désormais un total de 1300 milliards. À noter toutefois que la perte nette enregistrée au 4e trimestre de l’année (1,4 milliard) est plus faible que celle enregistrée au même trimestre de l’année précédente (2,1 milliards).

À la mi-journée, l’action de la banque en bourse dévissait de 10% avant de se redresser légèrement dans l’après-midi. Comme le relève le «Tages-Anzeiger», le directeur général Ulrich Körner estime que les progrès entamés après l’annonce de la restructuration allaient plus vite que prévu. Mais il ne faudra pas s’attendre au retour des bénéfices cette année. Credit Suisse s’attend, au mieux, à ce que les chiffres noirs soient retrouvés en 2024.

Conséquence de ces mauvais résultats: les actionnaires ne toucheront à peu près rien. «Le Conseil d’administration proposera un dividende de 0,05 franc par action pour 2022», écrit Credit Suisse.

L’ambiance sera sans doute plus joviale dans les bureaux de la Banque cantonale vaudoise, qui a elle aussi annoncé ses résultats annuels jeudi matin. Son bénéfice net est en hausse de 3% et se fixe à 388 millions de francs, ce qui est son «bénéfice net le plus élevé depuis 15 ans», écrit la banque. Le dividende versé aux actionnaires sera revu à la hausse à 3,80 francs par action.

La BCV constate l’afflux de nouveaux fonds sous gestion (+ 3 milliards). Par contre, le recul de valeur consécutif à la baisse des marchés (-7 milliards) porte le total des fonds gérés par la banque à 108,9 milliards, quatre de moins qu’une année auparavant. 

C’est aussi une bonne nouvelle pour les finances publiques. Le Canton de Vaud, en tant qu’actionnaire de la banque, devrait toucher 247 millions de francs de dividende, en plus des 28 millions d’impôts cantonaux et communaux que paie la banque dans le canton.