FranceNouvelles alertes à la bombe dans 18 aéroports, 10 évacués
C’est la troisième journée de suite que de telles alertes perturbent le fonctionnement du transport aérien français. Le château de Versailles a lui aussi été vidé une nouvelle fois.
Dix-huit aéroports en régions ont été visés vendredi par de nouvelles fausses alertes à la bombe, dont dix ont été évacués, a annoncé le ministre délégué aux Transports, promettant que les «gros abrutis» à l’origine de ces messages seraient sanctionnés. «Nous voyons depuis mercredi une multiplication des alertes, des fausses alertes à la bombe dans nos aéroports. Et je veux le dire très clairement, les petits malins ou les petits plaisantins qui se livrent à ce genre de jeu sont en fait de gros abrutis, voire de grands délinquants», a affirmé Clément Beaune lors d’une conférence de presse.
Courriels menaçants
A quelques heures du début des vacances de la Toussaint, le transport aérien a été perturbé pour la troisième journée consécutive vendredi. Mercredi, 17 aéroports avaient reçu des menaces, dont 15 ont été évacués; jeudi, 25 ont fait l’objet d’une alerte et des mesures d’évacuation ont été prises dans 19 d’entre-eux, a révélé Clément Beaune depuis le siège de la Direction générale de l’aviation civile (DGAC) à Paris. Les alertes vendredi, consécutives à la réception de courriels menaçants, sont «en général terminées à l’heure où nous parlons», a ajouté le ministre peu après 15H15, en déplorant néanmoins une «situation inacceptable». Chaque aéroport est invité à porter plainte pour chaque cas d’alerte reçue, et la justice est saisie, a-t-il rappelé.
«Deux à trois ans de prison»
«Que tous ceux qui pensent faire une mauvaise blague, faire peur, sachent que c’est un délit qui est très sérieusement et très lourdement sanctionné, qu’ils seront identifiés, et chacun d’entre eux sera sanctionné. C’est deux à trois ans d’emprisonnement qui sont encourus et plusieurs dizaines de milliers d’euros d’amende», a martelé Clément Beaune: «nous n’hésiterons pas, évidemment, à les appliquer». Il n’a pas donné les noms des plateformes concernées vendredi, mais un précédent bilan de source aéroportuaire faisant état de 14 installations touchées mentionnait Bordeaux, Béziers, Lille, Beauvais, Tarbes, Nantes, Brest, Toulouse, Carcassonne, Lyon-Bron, Pau, Nice, Biarritz et Rennes. De nombreux aéroports, dont Bordeaux, Nantes, Lille, Toulouse, Carcassonne et Brest ont ensuite confirmé avoir été menacés, ainsi que Perpignan et Bâle-Mulhouse.
Versailles de nouveau évacué
C’est la troisième journée de suite que de telles alertes perturbent le fonctionnement des aéroports, alors que les vacances de la Toussaint, synonymes d’une fréquentation en hausse, commencent vendredi soir dans toute la France. Depuis le début de cette vague, les grands aéroports desservant Paris, soit Charles-de-Gaulle et Orly, n’ont pas été affectés.
Jeudi soir, le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin avait évoqué 18 interpellations en 48 heures en lien avec ces alertes, qui touchent aussi des établissements scolaires ou des lieux touristiques. Le château de Versailles a ainsi été évacué vendredi vers 12h45 pour la cinquième fois cette semaine à la suite d’une énième alerte, a annoncé l’établissement sur son compte X (ex-Twitter), avant de rouvrir peu avant 16H00.
«Petits guignols»
Ces alertes se multiplient depuis plusieurs jours en France, notamment depuis l’attaque jihadiste qui a coûté la vie à l’enseignant Dominique Bernard à Arras. Le gouvernement a prévenu mercredi que chaque menace ferait l’objet d’un dépôt de plainte, le ministre de la Justice Eric Dupond-Moretti dénonçant «les petits guignols qui s’amusent avec ces menaces; fausses en l’occurrence». La sanction pénale peut aller jusqu’à deux ans de prison et 30’000 euros d’amende.